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PENTATEUQUE


Tabernacles, xvi, 1-17 ; 2° institutions publiques : les juges, xvi, 18-xvii, 13 ; le roi futur, xvii, 14-20 ; les prêtres et les lévites, xvill, 1-8 ; les faux et les vrais prophètes, xvill, 9-22 ; 3° la justice criminelle : les villes de refuge, XIX, 1-13 ; le déplacement des bornes des champs, xix, 14 ; les témoins, xix, 15-21 ; 4° la guerre, les exempts et la manière de traiter les ennemis, xx, 1-20 ; 5° meurtre dont les auteurs sont inconnus, xxi, 1-9 ; 6° traitement des femmes prises à la guerre, xxi, 10-14 ; 7° droit privé : droit d’aînesse, xxi, 15-17 ; conduite à l'égard d’un fils rebelle, xxi, 18-21 ; coupables punis de mort, xxi, 22, 23 ; animaux et objets perdus, xxii, 1-4 ; vêtements, nids d’oiseaux, construction des maisons, mélanges disparates, franges, xxir, 5-12 ; des vierges, xx/r, 13-30 ; de ceux qui ne peuvent faire partie d’Israël, xxiil, 1-8 ; hygiène des camps, xxm, 9-14 ; esclaves fugitifs, prostituées, usure, vœux, droit de prendre dans les vignes et les moissons, xxiii, 15-25 ; divorce, xxiv, 14 ; le nouveau marié, 5 ; droits des pauvres, 6-22 ; la flagellation, xxv, 1-3 ; le bœuf qui foule l’aire, 4 ; loi du lévirat, 5-10 ; poids et mesures, 1316 ; extermination des Amaléciles, 17-19 ; les prémices et les dîmes, xxvi, 1-15. Péroraison : exhortation à observer ces lois, 16-19. — Dans le troisième discours, xxvii-xxviii, Moïse ordonne aux Israélites, lorsqu’ils auront passé le Jourdain, d'élever un autel sur lequel ils graveront le Deutéronome, et il leur trace les bénédictions et les malédictions à prononcer ce jour-là, xxvii, 1-26. Moïse prononce lui-même les bénédictions réservées aux observateurs de la loi et les malédictions qui frapperont les rebelles, xxviii, 1-68. Le verset 69 de l’hébreu (Vulgate, xxix, 1) sert de conclusion à ce discours. — Un quatrième discours, xxix, 1 (Vulgate 2) x.nx, 20. résume les bienfaits de Dieu envers Israël, exhorte à observer l’alliance jurée et à ne pas y être infidèle, annonce le pardon aux coupables, montre que la loi est facile à observer et réitère les bénédictions et les malédictions.

Le recueil de ces quatre discours est complété par une conclusion historique, relatant les derniers événements de la vie de Moïse, xxxi-xxxiv. Moïse choisit Josué comme son successeur, ordonne de lire la loi au peuple tous les sept ans et d’en déposer le texte dans l’arche, x.xxi. 1-27 ; il fait rassembler les anciens et récite son cantique, 'xxxi, 28-xxxii, 47 ; il contemple de loin la Terre Promise, xxxii, 48-52. Il bénit les tribus d’Israël, xxxiii, 1-29. Sa mort, sa sépulture, son éloge, xxxiv, 1-2. Ces derniers chapitres ne sont pas très étroitement rattachés l’un à l’autre et sont comme des appendices ajoutés au Pentateuque entier.

III. AtriiESTiciTÉ. — Nous revendiquons l’authenticité mosaïque du Pentateuque et avec la tradition juive et chrétienne nous pensons que Moïse est l’auteur du livre qui porte son nom. Mais, avant de faire la démonstration de cette thèse et de résoudre les objections qu’on lui oppose, il est bon de déterminer dans quel sens nous entendons maintenir l’authenticité mosaïque du Pentateuque et d’indiquer la part que Moïse a prise à la rédaction du livre.

I. SATIRE DE L’ACIUEXTICITÉ 3I08AIQUE. — D’abord,

nous ne disons pas avec Josèphe, Philon et quelques rabbins juifs, dont les témoignages seront rapportés plus loin, que Moïse a personnellement écrit ou dicté le Pentateuque entier, y compris le récit de sa mort. Deut., xxxiv, 5-12. Déjà, des Juifs dans le Talmud attribuaient à Josué les huit derniers versets de la loi. Au rapport d’Abenesra (y 1167), le rabbin Isaac ben Jasus (7 1057) soutenait que Gen., xxxvi, 31, avait été écrit sous le règne de Josaphat. Abenesra lui-même disait en termes voilés que les passages, Gen., xii, 6 ; xxii, 14 ; Deut., 1, 1, 5 ; iii, 11 ; xxxi, 9, étaient des additions faites au texte primitif ou en contenaient. Cf. B. Spinoza, Tract, theolog. polit., c. viii, dans Opéra, 2° édit. Van

Vloten et Land, La Haye, 1895, t. 11, p. 56-58 ; Richard Simon, Critique de la Bibliothèque des auteurs ecclésiastiques, Paris, 1730, t. iii, p. 195-221. André Masius, Josuse imperatoris historia illustrata, Anvers, 1574, præf., p. 2, dans Migne, Cursus completus Script. Sac, t. vii, col. 853, affirma que le Pentateuque avait été expliqué et complété longtemps après Moïse et il signala le nom d’Hébron, substitué à Cariath-Arbé, comme un exemple de ce travail d’adaptation postérieure. Les jésuites Benoît Pereira, Comment, et disp. in Gen., Lyon, 1594, t. 1, p. 13-14 ; Jacques Bonfrére, Pentateuchus, Anvers, 1625, p. 93-94 ; Tirin, Comment, in V. et N. T., cité dans Jean de la Haye, Bibiia maxima, Paris, 1669, t. iii, p. 582, reconnaissaient dans le texte actuel des additions, faites par des scribes inspirés après Moïse, et ils citaientGen., xiv, 14 ; Num., xii, 3 ; xxi, 14, 15. Jansénius, évêque d’Ypres, Pentateuchus, Louvain, 1685, prœf., p. 2, admettait aussi quelques additions de cette nature. Corneille de la Pierre, Comment, in Pent., arg., dans Comment, in V. et N. T., Lyon, 1732, t. 1, p. 18, émit même l’hypothèse que Moïse avait rédigé le Pentateuque par manière de journal et d’annales, et que Josué ou un autre avait mis en ordre ces annales en y insérant quelques additions, telles que le récit de la mort de Moïse, son éloge, Num, , xii, 3, et en modifiant ou complétant certains détails, comme Gen., xiv, 14 ; Num., xxi, 14, 15, 27. Au siècle suivant, un autre jésuite, le P. Veith, Sacra Scriptura contra incredulos propugnata, part. i, sect. 1, q. iii, n. 8, 9, dans Migne, Cursvs completus Script, sac, t. iv, col. 22, note ; 2e édit., col. 195-196, est du même sentiment que Corneille de la Pierre, Bellarmin, Controversiss, Milan, 1721, t. 1, p. 166, attribuait à Esdras une revision du Pentateuque, comprenant l’addition du dernier chapitre du Deutéronome et l’insertion de quelques détails dans le texte. Dom Calmet, Commentaire littéral, l' édit., Paris, 1724, 1. 1, p. 9 ; t. ii, p. 401, admettait, avec l’addition finale, l’introduction de quelques gloses dans le texte original. C’est devenu au xixe siècle l’enseignement des exégètes et des théologiens catholiques que l'œuvre de Moïse a subi des changements de noms propres et des altérations de nombres, des additions et des modifications de détails, et même qu’elle a reçu peut-être dans sa partie législative certaines dispositions complémentaires, llaneberg, Histoire de la révélation biblique, trad. franc., Paris, 1856, t. 1, p. 222-223 ; J.-T. Lamy, Comment, in Mb. Geneseos, Malines, 1883, t. 1, p. 3639 ; F. Kaulen, Einleitung in die heilige Schrift, 2e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1890, p. 172-179 ; F. Vigoureux, Manuel biblique, 12e édit., Paris, 1906, t. i, p. 463-477 ; Ch. Pesch, Apparatus ad historiam cosevam doctrines inspirationis pênes catholicos, Rome, 1903, p. 75 ; F. Prat, Le code du Sinaï, Paris, 1904, p. 46-60 ; Hôpfl, Die hôhere Bibelkritik, Paderborn, 1902, p. 35. Voir t. IV, col. 337-339. Quelques-uns de ces critiques ont, en outre, admis que Moïse s'était servi de documents antérieurs pour la rédaction de la Genèse, et d’autres ont renouvelé encore l’hypothèse de l’emploi de secrétaires, choisis par Moïse et contrôlés par lui, sinon personnellement inspirés, comme l’avait pensé Richard Simon. J. Brucker, Authenticité des livres de Moïse, dans les Études, 1888, t. xxiii, p. 327-340 ; card. Meignan, De l'Éden à Moïse, Paris, 1895, p. 68-77 ; Id., David, roi, psalmiste, prophète, Paris, 1889, introduction, p. XXXIV-LXV.

M. Hoberg, t’eber négative und positive Pentateuchkritik, dans Biblische Studien, Fribourg-en-Brisgau, 1901, t. vi, fasc. 1 et 2, p. 7-9 ; Moses und der Pentateuch, Fribourg-en-Brisgau, 1905, p. 47-69, étend davantage le champ des additions historiques et législatives faites au Pentateuque postérieurement à Moïse. Il signale au nombre des premières la conclusion du Deutéro-