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PERCNOPTÈRE — PERDRIX


Cet oiseau, long d’une soixantaine de centimètres, a le plumage blanc mêlé de brun et de roussâtre, les grandes plumes des ailes noires, les pieds jaunes ; la tête est dénudée et de couleur jaune clair (fig. 16). Le percnoptère et moins fort que les autres rapaces de son . espèce ; aussi évite-t-il de se mêler à eux. Il vit ordinairement par paires et sa ponte est de deux œufs, rarement de trois. Ce qui distingue surtout cet oiseau, c’est son genre d’alimentation. Il se nourrit de cadavres d’animaux et de détritus de toute nature, débarrassant ainsi le sol de tout ce qui pourrait empester, et, à ce titre, méritant la protection dont l’homme l’entoure. On le trouve dans les parties chaudes de l’ancien monde, des Pyrénées au sud de l’Inde, et dans presque toute l’Afrique. Il est très commun en Egypte ; on le voit représenté sur les monuments (fig. 17). En Palestine, on le "rencontre en été, jamais en hiver. Il y vit familièrement dans le voisinage de l’homme et s’abat sans crainte jusque dans les villages, pour chercher sa nourriture dans les tas d’immondices. On comprend que le percnoptère, malgré les services qu’il rend, ait été rangé parmi les oiseaux impurs. Cf. Trislram, The natural.history of the Bible, Londres, 1889, p. 180. — Michée, i, 16, dit à sa nation : c< Fais-toi chauve comme le nésér, car (tes enfants) s’en vont en captivité loin de toi. » Le mot hébreu désigne ordinairement l’aigle ; mais c’est un nom générique qui a une signification générale et ici il se rapporte au vautour percnoptère, qui seul est chauve ; il en est de même dans Job, xxxix, 27 ; Prov., xxx, 17, où il est dit qu’il se nourrit de cadavres. Cf. Buhl, Gesenius' Handwôrt., p. 550.

H. Lesêtre.

PERCY Thomas, théologien anglican, né à Bridgnorth en 1728, mort à Dromore le 30 septembre 1811. D’une condition modeste, il prit ses grades à Oxford et entra dans les ordres. Chapelain du duc de Northumberland et du roi, il devint doyen de Carlisle en 1778, et quatre ans plus tard, évêque de Dromore en Irlande. Parmi ses écrits on remarque : The Song of Salomon newly translatée from the original Hebrew : with a commentary and annotations, in-12, Londres, 1764 ; et un manuel souvent réimprimé qui a pour titre : A Key of the New Testament giving an account of the several books, their contents, their authors, and of the times places and occasions, on which they were wrïten, in-12, Londres, 1765. — W. Orme, Siblioth. bi-~

blica, p. 346.

B. Heurtebize.
    1. PERDRIX##

PERDRIX (hébreu : qorê' ; Septante : mépSi ? ; Vulgate : pérdix), oiseau de l’ordre des gallinacés, que caractérise l’absence d’ergots, remplacés par une simple saillie tuberculeuse du tarse. L’espèce perdrix comprend les perdrix proprement dites, les cailles (voir t. ii, col. 34), les francolins, etc.

1° Description. — Les perdrix proprement dites (fig. 18) ont à peu près la taille du pigeon. Elles portent un plumage gris, mélangé de diverses couleurs, ont la tête petite, le corps ramassé, les ailes courtes, se nourrissent d’herbes, de graines, d’insectes, de vermisseaux, d'œufs de fourmis, etc., vivent en compagnies de plusieurs individus, nichent à terre, ordinairement dans les sillons, et y pondent de douze à vingt œufs que la femelle est seule à couver. Elles sont timides et défiantes et, d’un vol saccadé et bruyant, changent continuellement de séjour, bien qu’elles n’entreprennent que rarement de longs voyages. Elles font entendre un cri guttural, dur et sec. Ce cri a valu à la perdrix son nom hébreu de qorê', du verbe qârâ', « crier. » La perdrix est activement chassée par les oiseaux de proie, les renards et l’homme, qui la recherche à cause de ses qualités comestibles. À l’approche de l’ennemi, le mâle s’envole d’un côté pour attirer l’attention ; la femelle part d’un autre, puis revient en courant auprès

de ses perdreaux pour les rassembler en lieu sûr. — La perdrix grecque ou bartavelle, caccabis saxatilis, abonde en Palestine, dans les régions rocheuses du désert de Judée et dans les gorges de la forêt du Carmel. Elle se plaît dans les pays montagneux. On en trouve aussi très fréquemment dans les parties sauvages de la Galilée, courant par compagnies, comme des poules domestiques, au milieu des rochers. Les bandes en sont nombreuses en automne ; elles se dispersent en hiver, sans doute pour se procurer plus facilement leur nourriture. La grosse perdrix rouge, perdix schukkar, s’envole ou court rapidement devant les cavaliers, qui la poursuivent à fond de train et arrivent à la tuer quand elle est fatiguée. La perdrix du désert, ammoperdix heyii, a des nuances plus délicates. Elle est grosse à peu près deux fois comme une caille, et a le plumage d’un gris jaunâtre, le mâle seul portant aux joues une sorte de col d’un blanc de neige. « Cette perdrix a tellement la couleur du sol environnant, qu’on lui marche presque sur le corps avant de l’apercevoir… Ces perdrix, fort peu sauvages, constituent un manger délicat… On parvient à les prendre avec la main en les

18. — La perdrix.

poursuivant dans les trous des rochers où elles vont se retirer. Lorsqu’elles sont ainsi pourchassées pendant quelques instants, elles restent parfaitement immobiles en cachant leur tête et souvent même une partie de leur corps entre deux pierres ou dans la fente d’un rocher… Cet oiseau, qui est loin cependant d'être inintelligent, croit évidemment ne plus être vu parce qu’il ne peut plus voir ce qui se passe autour de lui. Cette manière d’agir est une exception pour les espèces de ce groupe. » Lortet, La Kyrie d’aujourd’hui, Paris, 1884, p. 403, 406, 469. On rencontre ce genre de perdrix dans l’Arabie pétrée, le bassin de la mer Morte, le désert de Judée et surtout les environs de la grotte d’Odollam. Comme tous les autres oiseaux, elles aiment à se réfugier à l’abri des tamaris et des zizyphus. Dans les riches plaines de Génézareth, d’Acre et de Phénicie, le genre perdrix est principalement représenté par le francolin, francolinus vulgaris, bien connu dans l’Inde et dans quelques rares régions du sud de l’Europe. Le mâle est un bel oiseau, avec sa poitrine noire, ses flancs largement mouchetés de blanc et son collier châtain frangé de taches noires et blanches. Le francolin se cache dans les herbes épaisses et dans les cultures des plaines marécageuses, de telle sorte qu’il est bien plus aisé de l’entendre que de l’apercevoir. — Au nom hébreu de qorê" se rattache aussi un autre gallinacé, le coq de bruyère des sables, pterocles, très abondant dans les districts arides de la Palestine. Cet oiseau ressemble assez au pigeon et fréquente par myriades les terrains sablonneux de