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PERE


sont souvent rappelés aux enfants. Exod., xx, 12 ; Matth., xv, 4 ; xix, 5 ; Marc, vii, 10 ; x, 19 ; Luc, xviii, 20 ; Eph., vi, 2, etc. Les coups ou les malédictions adressés au père étaient punis de mort. Exod., xxi, 15, 17. Voir Mère, t. iv, col. 995.

2° Grand-père. — Ahraham est appelé père de Jacob, bien qu’Isaac sépare l’un de l’autre. Gen., xxviit, 13. Jacob appelle pères Abraham et Jsaac. Gen., xlix, 29*.

3° Ancêtres. — Gen., xlvi, 34 ; Num., xiv, 18, etc., et particulièrement ceux d’un peuple. Très fréquemment, il est parlé aux Israélites de leurs pères, c’est-àdire des premiers hommes de leur race qui ont reçu les promesses divines et ont été témoins des merveilles de la puissance de Dieu. Exod., iii, 15 ; xiii, 5 ; Num., xx, 15 ; Ruth, IV, 17 ; III Reg., xiv, 15 ; IV Reg., xiv, 3 ; , xviii, 3 ; Tob., iii, 13 ; Judith, v, 7 ; Ps. xxii (xxi), 5 ; xliv (xliii), 2 ; Is., li, 2 ; xliii, 27 ; Jer., xvi, 11, 12 ;

I Mach., x, 52 ; II Mach., i, 25 ; Joa., vii, 22 ; Act., iii, 13, etc. Quelquefois, on donne le nom de père à un ancêtre très éloigné. Adam est le père commun de tous les hommes. Eccli., XL, 1 ; xlix, 19. David est le père du roi Asa, III Reg., xv, 11, et ensuite du Christ. Luc, i, 32. — Rejoindre ses pères, dormir avec ses pères, c’est mourir et passer dans une autre vie où l’on retrouve les ancêtres. Gen., xv, 15 ; xlvii, 30 ; Deut., xxxi, 16 ; II Reg., vii, 12 ; III Reg., ii, 10 ; xiv, 20 ; xvi, 6 ; xxii, 40 ; IV Reg., xxi, 18 ; I Mach., ii, 69, etc. Le roi Antiochus Eupator exprime cette idée sous la forme païenne quand il écrit que son père a été « transféré parmi les dieux ». II Mach., xi, 23.

4° Souche d’un peuple. — Sem est le père de tous les fils d’Héber, Gen., x, 21 ; Abraham, celui d’une multitude de nations, Gen., xvil, 4 ; Eccli., xliv, 20 ; Moab, celui des Moabites, et Ben-Ammi, celui des Ammonites, Gen., xix, 37 ; Esaù, celui des Iduméens. Gen., xxxvi, 9, 43, etc. Ézéchiel, xvi, 3, dit que le père des Israélites était un Amorrhéen, afin de signifier que les fils de Jacob sont partis de Ghanaan pour aller en Egypte, où ils sont devenus un peuple. Les Israélites revendiquent souvent comme pères, c’est-à-dire comme fondateurs de leur nation, Abraham, Matth., m, 9 ; Luc, i, 73 ; iii, 8 ; xvi, 24 ; Joa., viii, 39, 53, 56 ; Act., vii, 2 ; fiom., iv, 1, 12, 16 ; Jacob., ii, 21 ; Isaac, Rom., IX, 10 ; Jacob, Joa., iv, 12, et même David. Marc, xi, 10 ; Act., iv, 25.

5° Instituteur d’un genre de vie. — Jabel est le père de ceux qui habitent sous la tente et au milieu des troupeaux, Jubal le père de ceux qui jouent des instruments. Gen., IV, 20, 21. Jonadab, fils de Réchab, est le père des Réchabites, qui s’abstiennent devin. Jer., xxxv, 6, 8. Phinées est le père de ceux qui se montrent zélés pour la cause de Dieu. I Mach., ii, 54.

6° Maître. — Michas demande à un lévite d'être son père et son prêtre. Jud., xvii, 10 ; xviii, 19. David appelle Saül son père. I Reg., xxiv, 12. Elisée donne ce nom à Élie, IV Reg., ii, 12, et lui-même le reçoit du roi d’Israël, IV Reg., vi, 21 ; xiii, 14, et du roi de Syrie. IV Reg., viii, 9. Les serviteurs de Naaman l’appellent père. IV Reg., v, 13. Les relations de maître à disciple sont assimilées aux relations de père à fils. Voir Fils, t. ii, col. 2252. Saint Paul dit aux Corinthiens qu’ils pourraient avoir dix mille maîtres, mais qu’ils n’ont qu’un père, l’apôtre qui les a engendrés en Jésus-Christ. I Cor., iv, 15.

7° Bienfaiteur. — Job, xxix, 16, a été le père des pauvres. L’homme de bien doit être comme un père pour les orphelins. Eccli., IV, 10. Razias était « appelé le père des Juifs à cause de sa bienfaisance. »

II Mach., xiv, 37. Jiliacim, intendant d'Ézéchias, devait être un père pour les habitants de Jérusalem, Is., xxii, 21, mais il ne sut pas conserver sa situation.

8° Conseiller. — 1. En Egypte, Joseph est constitué père du pharaon. Gen., xlv, 8. « Les traducteurs de ce pas

sage, à commencerpar les Septante, ontcru yreconnaitre le mot hébreu deab, « père ». Ce sont les textes égyptiens qui nous informent que, loin d'être hébreu, le titre de ab en pirâo désigne un inspecteur ou intendant royal attaché tout spécialement à la maison pharaonique. Plusieurs des précieux papyrus historiques du temps de la XIXe dynastie, dont les textes, sous forme de simples lettres et communications, ont été composés par des scribes et employés de la cour, se rapportent à ces ab en pirâo, ces officiers supérieurs du pharaon dont le haut rang est clairement indiqué par le style plein de respect de la part de ces scribes de rang inférieur. » ; Brugsch, L’Exode et les monuments égyptiens, 1875, p. 17. On ne voit pas que le titre de « père » ait été employé dans le protocole égyptien. Il y avait seulement, à la cour du pharaon, des rokhou ou « commis » du roi, qui pouvaient traiter avec lui sans intermédiaire et qui, descendants éloignés des princes et des princesses de jadis, étaient plus ou moins apparentés au souverain régnant ; puis des samîrou ou « amis », anciens compagnons du prince dont ils avaient partagé l'éducation et les jeux. Cf. Maspero, Histoire ancienne de l’Orient classique, 1. 1, p. 280, 281. On peut s'étonner que Joseph ait pris, vis-à-vis de ses frères, un titre purement égyptien et probablement inconnu d’eux ; mais ce titre était suffisamment expliqué pour eux par ceux qui suivent, 'âdôn, « seigneur », et mosêl, « prince », de toute l’Egypte. Le Samaritain traduit ici 'âb par rê'éh, « ami, conseiller ». En égyptien, I I-f-, àb, voulant dire « cœur », on pourrait expliquer le titre dans le sens d’ami.

Mais, ? ( àb, signifie aussi « préposé, inspecteur » ; pe

abu n pirao, « les inspecteurs royaux, » Papyrus Anastasi, v, 24 ; ce qui convient à la fonction de Joseph. — 2. Le roi Assuérus appelle Aman son « second père », c’est-à-dire son ministre et son conseiller. Esth., xiii, 6. — 3. La même appellation était en usage à la cour des rois syriens. I Mach., xi, 32. Matathias mourant recommandait à ses fils d’avoir confiance en leur frère Simon, homme de conseil et destiné à être pour eux un père. I Mach., ii, 32.

9° Auteur. — Job, xxxviii, 28, parle du père de la pluie, c’est-à-dire de celui qui l’a créée. Les chefs d’Israël, devenus idolâtres, disent au bois : « Tu es mon père, » et à la pierre : « Tu m’as mis au monde, » Jer., Il, 27, c’est-à-dire attribuent leur existence aux idoles de bois ou de pierre.

10° Père adoptif. — Saint Joseph est appelé père de Jésus, en ce sens qu'époux de Marie, il a été appelé à remplir les fonctions de père adoptif auprès du divin Enfant. Luc, 11, 33, 48. Les Juifs ont adopté le diable pour père, en se comportant à son égard comme des enfants dociles et en obéissant à ses inspirations. Joa., viii, 44.

11° Vieillard. — À raison de son âge, il doit être traité comme un père. I Tim., v, 1. — La Vulgate ajoute à Bacchus le nom de père, qui ne se lit pas dans le texte grec. II Mach., xiv, 33. — Dans Job, xxxiv, 36, 'âbi ne signifie pas « mon père », comme traduit la Vulgate ; c’est un mot de sens douteux ou une simple interjection dont les Septante n’ont pas tenu compte. — Le mot 'âb entre dans la composition de beaucoup de noms propres. Voir Ab, t. i, col. 12.

II. Par rapport à Dieu. — Dieu est le père par excellence et toute paternité a en lui son origine. Eph., m, 15. Mais Dieu est père à des titres divers. — 1° Père de tous les hommes. — Cette idée n’apparait qu’aux temps voisins de l'Évangile. « O Père, c’est votre Providence qui gouverne » le vaisseau sur la mer. Sap., xiv, 3. Notre-Seigneur apprend aux hommes à reconnaître le Père céleste, le Père qui est dans les cieux, Matth., v, 16, 48, etc., qui s’occupe de tous et fait lever son soleil sur les méchants comme sur les