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AMICIDE
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Amicide. — Et soubz le masque feint d’impure loyauté, Se plongent aux trenchants de mainte cruauté, Cuydans pour s’immoler (amicides victimes), Se pendre, se tuer, se ruer aux abismes, Se gorger d’une breze, ou se pblehotomer D’un aspide esguillon, se faire renemer De magnanime force, Ames tres genereu.se.s. L, PApoy, la Constance.

Amicissime (latinisme par plaisanterie). Très

ami. — Epistre du Lymosin. de Pantagruel++ en-

vqiée à un sien ainicis : 9ime. Dans Rabelais, III, 275.

Amidon. Celuy qui auparavantet hier rejet-toit avec. horreur des œufs, de l’amidon, et du pain IO ! Plus blanc du monde, aujourd’huy mange

du pain bis mesna.ge, avec des olives et da

cresson, WieOre bien-aise et de bon a.ppetit.

AM l’or, de la Tranquillité de l’âme et repos de lprit, 3. (En grec : &E.r.".a.o4 petits gâteaux).

Amidonner.—Pour entretenir l’empoix blanc de leurs chemises, les amidonner de ris. Texte de 1581, dans Godlefroy, Compl,

Amie. S’orle de poisson. — Le Renard cha-rital : de et rAbidoise Amie Sans mettre en te] danger leurs boyaux et leur vie, Se sçavent dé-pestrer du ferré vermisseau. Du BARTAS, 1re Se-

maine, 5e1 Jour.

Amiellement, Action de rendre alléchant. — Ce qu’une grande partie du monde a acquiescé à telz amyelemens, desquelz un venin si mortel estoit adoulcy : cela ne s’est point faict pour tant que les hommes pensassent Dieu estre satisfaiet.

Destit., V, p. 322.

, AIlierhement — Au premier rencontre Alman-zor eut du pire mais cela ne fut qu’un amielle-ment de fortune, attendu que au second combat qu’ils eurent, les Chrestiens furent presque tous fricassez. THEvErr„ Co-sni.ûgr., XIII, 6.

lienclre alléchant, — 11 est vray qu’on leur baillera beaucoup d’emplastres, mais ce n’est point pour purger l’irnmonclicité intérieure c’est plustost. pour adoucir et amieller par dessus l’ordurt., laquelle demeure tousjours en dedans, atLviN Serin., sur le Deuter., 169 (XXVIII, 556).— Fortunio… tant fit. et dit avec ses paroles sucrées et amiellées… qu’il adoucit le vouloir obstiné d’icelle. LouvE.Au, trad. des Facétieuses Nuit.s. de STRAPAROLE., III ! 4. — Blandissemeng et Blandices. Flateur, attrayant… mielleux ou amiellé, M, D E LA_ PORTE, Epithètes, 52 M.. —

mielleuse ou amiellee. Li : F., ib., am vo.

Allécher, séduire, attirer. — On nous a trop amyelez Soulz couleur de bonne esperance. R. DE COLLERYE, Dialogue des Abusez, p. 86. — Il n’y a rien que l’esprit humain appette plus que d’estre amyellé de doulces paroles et flateries, CALvIN, Instit., II. p. 20, — La vie presente ha tousjeurs force delices pour nous attraire et ha grande apparence d’amenité, de grace, et de doulcenr, pour nous amieller. ID., ib., XVII, p.812. — En luy disant : it Mon orny (car il le falloit amieller), faites-le moy seulement, et ne vous souciez du pris, car je le vous payerai à vostre mot. » DES PÉRIERS, Nom).’Ver., 81. — Les premiers sont ceux qui, pour entrer en credit, font profession de prescher l’Evangile, et en donnent quelque goust au peuple, pour ra_mieller. CALv[N, Excuse

Nicodemites (VI, 597 — Les autres, lesquelz

on a.mielioit. de loing peur les attirer, se nom-moyent auditeurs. ID., Contre les Libertins, 3 (inf, 152). — Qu’un choc-un s’advance, et que nous venions d’un courage allaigre, pour ouyr nostre Dieu, d’autant qu’il parte « à nous si humainement, et d’un langage paternel qui n’est point pour effaroucher les enfans, mais plustost pour les amieller (comme on dit). In., Serin, , eur le Deuter.., 43 (XXVI, 399). — H vz.tuldroit bien mieux que les feuz fussent allumez pour consommer les corps, que les aines fussent amiellees pour sempoisonner mortellement et perir à jamais. Ini, Lettres, 216. — Satan les amielle d’autre costé, et les amadoue, et fait qu’ils se prisent tant et plus. ID » Si, $ZiFk liv. de Job, 33 (X XXIII, — Dieu no-us amielle quelquefois quand il nous veut avoir pour siens et de son troupeau, ib., 149 (XXXV, 355). — Geste loy [de la confession] est mortelle comme une peste veu que si es povres arnes sont touchées de crainte de Dieu, elle les precipite en desespoir si elles sont asSO-pies, en les amiellant do veines flatteries, elle les

hebete encore plus. 1.D., 156()), I II, iv, 24. C’est une chose douce et pour bien amieller beaucoup dc gens, de dire qu’il n’y a point de supe..

riorité. ID, Serin.. sur l’Epistre aux Ephesiensi 44 (LI, 803). — Sainct Paul n’a point, ici parié eamieller les hommes quand on les redargue comme y en a qui voudroyent que tout ce qu’on leur propose fusi sucre et miel. ID., Serinn sur la

seconde à. Timothee, 26 (LIU, 312).

45’amieller. Se séduire soi-même ou se laisser séduire, — Ceux qui n’eslevent point leur sens et pensée à tel spectacle se peuvent bien amyeller pour une minute de temps, s’attribuant justice. CALVIN, ins.tit.., VI, p. 366. — Voilà certes nostre consolation unique : laqueile °stère, ou il nous sera necessaire de perdre couraige, ou bien nous flaLer et u.niyeller par soulas vains et frivoles, qui nous tourneront en ruyne. ID., ib., XVII !, p. 817,

Amieneure…àillèchement. — Icelle concupiscence nous relient en sa Majesté, par toutes les sortes de delices et plaisantes amielleures dont nous sommes contents de nous repaistre. Bub É, Instit. dit Prince, ch. 1.

Amiette. Diminutif du mot amie. — De ces petites perle tes, De ces perles vertieletes, Wamiete aus ïeus riants Ses bouquéts va variants Ces bouquétz, que ma mignonne liplignardelete me donne, VAUQUE.LEN DE LA FREsNAyE, les Foresteries, I, 10, — Allon nous en, m’Amiette, Dessus le gravier jouer. PH. BUGNYONI Gayeté dey May (p. 124. — Amie… Le dim. ArtiietiC, M. DE Là.

PORT E, , Epigete$, 19 ro.

Amignarder. Traiter d’une manière douce, tendre, caressante, flatteuse. — Flatte le, et ramignarde, et luy donne à manger son sa.oul. LE MAÇON, trad. de BOCCACE, Décanee’ron, III, D’autant plus qu’un pero voudra arnignarder son enfant, il le gaste : et.les meres encores plus. CAL.-

vIri, Serin. sur le li(). de Job, 21 (XXX, 2, 63, —Je.m’esbahi… comment le bruit de tant de voix tu-mulluantes ne trouble le repos de vos tendres et delicates oreilles, /esquelles aueunefois a-rnignar.-dez des amoureuses douceurs de la poesie. LE CA-Ro ?, i Dialogues, I, 4 (128 vo). — Mon cueutb enamouré de vostre cueur, Mignarde, Migno toit un bouquet des plus exquises fleurs Que le riche printemps par les douces chaleurs Des doux-saullans Zephirs ventile et amignarde. GnEviN, halimpe, p. 48, — Les petits enfans se delectent… à ouïr paroles flaleuses et qui les amignardent..AMBH. PARÉ, XVIjji 24.

Soigner. — Convient les amignarder [les œillets] par engraissemensà O. na SERRES5 Théâtre VI,’12n

S’amignarder. Se dorloter. — De quel fonds…