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ANTITASE
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les mots. — Il disoit qu’il n’y avoit q’un anti strophe entre femme folle à la messe & femme molle à la fesse. Rabelais, 11, 16. — Des antistrophes et contrepéteries. — Encor qu’aucuns ayent estimé que ces Antistrophes soient Equivoques, si est ce qu’il y a grande difference, si l’on considère la définition de l’un et de l’autre ; car Antistrophe est proprement une alternative conversion de mots que les Latins ont appelé verborum inversiones, dont avec les Grecs ils ont prins l’étymologie de plusieurs noms, comme… forma du grec μόρφή. Tabourot des Accords, Bigarrures, I, 8.

Antitase. tension contre.). — Faire l’antitase des os, c’est a dire les retirer en arriere pour les colloquer l’ung à l’endroict de l’aultre, et les joindre si parfaictement que ceste conjonction approche fort de leur pristine union. Tagault, p. 540 (G., Compl.).

Antithete. Chose opposée, contraire. — Ilz considerent que Dieu ne permettroit aulcun ruai advenir, s’il ne veoit aulcun usage et utilité de ce mal, s’il ne congnoissoil les maulx, comme aul-cuns unit-hetes, orner les bonnes choses, N. de Bris, Insi., 45 v° (G., Compl.).

Antithèse. — Il usoit d’une figure de rhetori que qui. s’appelle An tithete, comme qui dirait Op position. ANiyoT, Démosthène, 9.

Antoine. Feu sainct Antoine, v. Feu. 1.

Antonomasie. Antonomase. — Antonomasia, c’est quant par excellence nous mectons le nom appellatif pour le propre nom, comme en disant, k philosophe, il s’entend Aristote. P. FABRi7 Art de. Rhetorzque, L. I, p. 192. — Je loueroys beaucoup phis celuy de nostre temps qui ha esté si plaisant en sa vie que, par une antonomase, on l’ha appeHé le Plaisantin. DES PÉRIERS, Nouv. Itécr„ 1. • — II n’y auroit point d’inconvenient de nommer par antonomasie carcz de &On tOUS prebSrreS vicaires, chanoines, moines et capelions qui feront des actes si vertueux comme il ha faict, 1D.1 36. — Je —t’averti user souvent de la figure Ar • an nomasie… La gra_ce d’elle est quand on designe • le nom de quelque chose par ce qui luy est propre, comme le rere foudroyant, pour J’if fter. Du BEL iv i Deffence, II, 9, — Antonoma_sie n’est autre chose.que Synecdoche, veu qu’on icelle le general est IMS pour le SPeCia]. ANT. FOUQUELIN, Rheto ripe Françoise, 17• — Quant au mot de Maistre qui s’adaptoit, par antonomasie, aux plus grandes dignitez de France, encores que chacun en son particulier soit intitulé Maistre, si est-ce que nous rapportons aujourd’hu.y ceste qualité aux moin • dres, comme sont les Escoliers et Maistres és arts, et Maistres des mestiers. E. Pasquier, Recherches, VIII, 19.

Antonomastic. De la nature de l’antonomase. — Il mesdiet des bons peres mendions Cordeliers et Jacobins, qui sont les deux hemisphaeres de la Christianté, et par la gyrognomonique circumbili-vagination des quelz, comme par cieux filopen-doles ccelivages, tout l’Antonomatic matagrablisme de l’eclise Romaine…• homocentricalement se treuil : lusse. Rabelais, III, 22. — Tes exemples ne sont Antonomosticz, mais Periphrasticz. B. ÂNEAU, Quintil Oration, p. 209.

Antrait, v. Entrait.

Antre, fém. — Creuse antre, épais halier, bois de haute futée. Vauquelin de la Fresnaye, les _Foresteries, II, 1.

Antre-harier (s’) (pour s’entre-harier). Se harceler mutuellement. — Fame, è mary, s’antre


hariants d’injures, La face on voed livider d blessures. TAILLEMONTi Gcnievrei, p, 115.

Anture, v. Enture.

Anuict, v. Enhuy.


Anuiter (impersonnel). Faire nuit. — Le Prince, devant qu’il anuyte, Se rendra icy. ORM GoRE, le Prince des Sotz, Sottie, I, 210+ — Fdt quand il anuytoit, Le fier Enée en songe l’agitoilf. BELLAYe 4e Livre de l’Eneide (I, 362). D’une entre-suy vante fuyte Il a.djourne, et puys annuyte. ID., la Complainie ds Desesperé. — Comme lors qu’il annuite, on voit en divers lieux S’esiever flamboyants mille astres dans les cieux. P. DE BRAcu, Poemes ei Mesi., L. H, Hymne de Bourdeaux.

(Intrans.). Amener la nuit. — Dedans ta maison importune (Non sou] d’i sejourner) Aussi tôt n’onuite la brune, Que pour te gemir sa fortune, Il va s’emprisonner. BUTTET, ter Liv. des Vers, Ode 22.

(Trans.). Mettre dans l’obscurité.. — Quand donc un long orage Menacera ce tout d’un ondoyant ravage. Que le ciel chargé d’eaux à vos monts touchera, Que l’air en plein midy la terre anuitera Haussez devers cest arc vostre alaigro visage. Du BARTAS, 2e Semaine, 2e Jour, l’Arche.

(Fig,), — La prerniere illumine, esclarcist et ouvre nostre entendement ia seconde l’aveugle, robscurcist et PRIMiete. MO Pi TAIG N El trad. de RAYMOND SEnoN, ch. 159.

Du Bellay considère anititer comme un vieux mot : — Pour ce faire, te faudroit voir tous ces vieux romans et poètes fra_nçoys, ou tu trouveras un ajourner pour faire jour… anuyier pour /aire nue Du BELLAY1 Deffence, li, 6.

Anvient, v. Air.

Anxieté. Suffocation. — L’anxieté proceden Le du poulmon lu y interrompoit, à tous coups, la pa rolle. G. C. D. T., trad, de BoccAcE, Flarnmeitee Li. VI, p. 381.

Anyme, v. Anime 3.

Aoré. Le vendredy aoré. Le vendredi saint. — Le jour du Venclred_…’prochain de Pasques qu’on appelle Aoré (c’est _1, 1oré, pouce qu’on y adore la Croix). FAUCHET, _ rinriquieez, III, 8. — Il tres-passa le Vendredy appelé Aoré : et le lendemain veille de Pasques fut enterré à Complegne. In., Lb., X, 13. — Et n’a pas esté seulement appellee la Croix aore, c’est. à dire adoree, mais aussi le Vendredi a esté diet Aoré, c’est à dire adoré, à cause de l’adoration de ! a. Croix de ce jour-là.. Dans St François de Sales, Defenge de la Croix, II, 9, — Le traitteur passe outre a se plaindre de ce qu’on appelle N Vendredi If cioré, c’est à dire adoré, à cause de ]’adoration de la Croix de te jour-la. » Or ne sçai-je bonnement si aoré veut dire adoré ou doré, ou bien, de requeste, priere et oraison, mais je dis… que ce mot ne touche que certaines parties de la France, ailleurs on ne l’appelle point ainsy. St FRANÇOIS DE SAUS, De fense la Croix, H, 10.

Aorist. — Sachant ce prétérit parfait, tu ne pourras faillir en le Aoriste, qui est un prétérit incléfiny. SEBILLET„ Art Poe, I, 9. — Il est.. Aorist yssu de preterit tres-imparfaict des Grecs et des Latins..RABELAIS, V, 1.

Aornature. Parure. — Cabinet des femmes est tout Pacoustrernent qu’il appartient à l’au nature des femmes, Comme miroers, aneauxi coelles. LE FEBVRE D’EST., Bibl, Hester, II, (G. Compl.).


note U. Couard.).