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VES

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7414. - Vcsia len ; le FallaJunu.

grand bronze à l’effigie de Sabine, femme d’IIadrien ’.

nons montre la déesse assise, voilée, le sceptre dans le

pli du bras gauclic ; la main droite tendue tient le PaUa-

dium((g. 7414). Un denier d’argent, à Teffigie de Cornelia

Supera, femme d’Aemilianus, nous offre Vesla debout,

vêtue et drapée en Vestale ; la main gauche lient le

sceptre, la droite une patère^ Au revers d’un moyen

bronze à l’effigie de Faustine

^^ Jeune, la déesse est voilée et

^ ^ drapée de même, tenant le Pal-

/ ladium d’une main et de l’autre

/ -1 la coupe aux libations ^ ; très

’, ^l’mblable est celui qui porte 

an revers la tète de Julia Mam-

iiiai’a, avec Vesta au droit *.

11 faut faire une place spéciale

à une monnaie d’or du cabinet

de France, qui nous montre les

Vestales groupées autour de l’autel (fig. 7412) ^.

Lorsque Pompéi reçut une colonie romaine, ceux qui la composaient apportèrent avec eux le culte de Vesla et des Lares. L’art campanien s’empara d’aulanl plus volontiers de ce culte qu’il prêtait au pittoresque : comme gardienne du feu qui brûlait sur le foyer, Vesla était devenue celle du pistrinum et la patronne des bou- langers, dont l’âne était l’indispensable auxiliaire ; cet animal se trouva ainsi consacré à Vesta ; il prenait place dans ses fêtes [asinus]. Une peinture connue de Pompéi la représente assise, oITrant une libation sur l’autel domes- tique ; derrière son trône est placé l’àne et les deux Lares encadrent la scène, remplissant le rôle d’échansons (fig. 4331) ". Des images de ce genre sont assez fréquentes dans lesmaisons des villes campaniennes ; nous en possédons une qui semble une allusion à la fête de Vesta et dont les acteurs sont des Amours (Mg. 741(1)’. J.-A. IIild.

VESTALIS, VIRGO VICSTALIS, VESÏALIA. — 1. Origines. — Cuoix des Vestales. — Les débuts’ de l’histoire légendaire des Vestales, à Rome, sont confus. On admet généralement, d après le témoignage des anna- listes, que le culte de Vesta fut l’œuvre de Numa ; quant aux ministres féminins du culte, elles semblent anté- rieures non seulement à ce roi, mais même à Romulus, puisque les deux Vestales les plus anciennement connues sont iUiéa Silvia, mère des Jumeaux [roml’lusJ, et Tarpeia, qui devait livrer le Capitole aux Sabins du roi T. Tatius’. D’autre part, nous devons admettre que le sacerdoce des Vestales ne fut, à Rome, qu’une impor- tation et qu’il existait déjà antérieurement, dans Albc- la-Longue et à Lavinium, les deux villes saintes du

• Ï.-Liv. XXVI, i7, 4. V. Uuruy, llist. Rom. I, p. 95 i_ notre rig. 7414 ; Cohen, Monnaies impér. Hadrien. — 2 Cohen, ibid. IV, 310, n» 4, pi. xv. — 3 Uiiruy, flist. /lom. I, p. 107 ; cf. Cohen, J/onndicJ imp. t. c. — * Collccl. Uaucli, publiée dans les Mé- moires de la Soc. d’archéol. de St-PdlersOourg, II, 1S4S, p.93,pl.viii, C — b Duruy, flist. /lom. 1, p. 103 ; Cohen, Deseript. monn. p. 103, médaillon de Lucillc (= noire lig. 7112).— 6 V. LAiiBs, lll,2,p.9i9,fig. 43.’il.Cf. Jordan, Vesla und die Larcn.BcrU». 1S65 ; Hclbig, Wamlj/emaelde, n" 60. Pour làne. animal symbolique de Vesla, v. plus loin, p. 757. Cf. la lampe de l’aulel de Gabies, avec la lélc d une ; Curlius, Wappengebrauch, Berlin. Akad. IK7C, p. 84. Hirl, Bilderbucli, lab. 8, 135 Millin, Oat.mijlhot. 211,89 ; i4nna(i dell’ Inslit. 1850, XXII, 213, lab. K ;.1/us. Uorbon. VI, •il B ; Gerhard, i4n/iA :eBl7<i«). C2,3 ;>lnnn(i, 1883,p. 162 cl lav. L. l’roperce dil, V, 1, 21 : Vesta coronatispaiipergaudebatase’lis ,cf. Peinturesd’HercHlanum, 11, pi. 12. — 7 .Uns. Borbonico, VI, pi. xLi. — BiiuiucriAfiiiii, cf. viiicn ïestalis, in fine.

VESTALIS, VinCU VESTALIS, VESTAI.IA. — I T, Liv. 1, 3, 11 ; Plularch. /lom. 10 cl II. Cf. Oion.Hal. Il, 55 ; Oyid. /■’ast.,6’J ; VI, 257. Aucun des aulours cnre^’islrant eetle anomalie n’a pris la peine de l’expliquer. Voir les conlrovcrscs ap. Plularch. /lom. 22, et Dion. Hal. Il, 04 ; Ov. /««(. Il, 09 ; VI, 257 ; Fesl. p. 21)2 ; /lutundam ; cf. Scliwcgier /loem. Gcsch. .’i*4, noie I . — ’J Tib II, 5, .•i2 ■

Lalium ’. Citons pour mémoire une autre forme de légende, exploitée par Virgile dans r.^’ne7</e, où Vesta et son culte sont rattâcliés à Troie par Énée, en même temps que les Pénates et le Palladium ^ Pour les histo- riens latins, l’organisation du culte de Vesta, comme l’enseignaient les annalistes, date, à Rome, de Numa : « C’est lui, dit Cicéron, qui institua les Saliens et les Vierges Vestales, ainsi que toutes les parties de la religion, suivant un if’éal de grande piété ’. »

Au début, Rome ne comptant que deux tribus, celles des Ramnes et des Titicnses, les Vestales furent au nombre de quatre, deux par tribu. Après l’admission des Lucercs sous Tarquin l’Ancien, il fut porté à six, chiffre qui resta normal jusqu’à la fin de l’institution ; sous le Bas-Empire seulement, il fut une période où l’on en compta sept °. Dans l’esprit du fondateur, les Vestales étaient les minisires exclusifs de la déesse virginale ; il les voulut vénérables par la chasteté et par d’autres pratiques pieuses ; enfin il leur assura un revenu sur le trésor public. Leur caractère essentiel était de reproduire la personnalité de V’esta, incarnation de la flamme et, par conséquent, symbole de toute pureté ; les Vestales ne sont pas seulement les servantes de la divinité, mais son image vivante et visible devant la vénération publique ^ Une conception de ce genre se rencontre également en Grèce, dans l’histoire des sacerdoces féminins au service des divinités xoi)poTpoa.oi et des cultes à caractère mystique ou prophétique ’.

Pour choisir les Vestales, les autorités religieuses de Rome prenaient les précautions les plus rigoureuses. Elles devaient être patrimae matriinaeque, c’est-à-dire issues de parents encore vivants et d’un mariage par cotifarreatio, forme réservée à la caste des patriciens ’. En tout état de cause, on tenait compte de tous les antécédents pour choisir la plus honorable ; ainsi on préférait la jeune fille dont le père n’avait jamais divorcé et en était resté à un unique mariage ’. L’âge minimum des candidates était six ans et l’âge maximum dix ans. Elles devaient être saines de corps et sans tare physique d’aucune sorte ’".Étaient écartées celles dont le père avait été in mancipio, même si, de son vivant, elles avaient été sous la puissance de l’aïeul ; à plus forte raison celles dont les parents (l’un ou l’autre) avaient été en condition servile ou avaient exercé un métier sordide". Cependant, quoique Aulu-Gelle affirme le contraire, le temps vint où Ton en admit qui apparte- naient à la classe des affranchis ’^ ; antérieurement à l’Empire, les Vestales n’étaient prises que dans les familles patriciennes. En ce qui concerne plus tard

Juv. IV, 01.— 3 Virg. 4en. Il,296 ;cf. Appian. fle reg. I, 2. —’T. Liv.l,2U, 3 ; Cic. /lep. Il, 14, 20 ; Dion. Hal. 11,64 ; Ov. /•’asi. VI, 237 ; l’ior. I, 2 ; Aul. Gcll.

I, 12. — i> Dion. Hal. II, 67 ; III, 67 ; Plul. Num. i) ot 10. Le chiffre six esl normal jusqu’à la fin. V. Rasche, Lexik. rei niimar. V, 2, p. 1075. Cf. Symmach. Epist. X, 01 ; Cod. Theotl. XIII. 3, 8. — Frazcr, Le /lameaii d’or, I. p. 83 sq. 137, cl Bach, De Graccontm caerimoniis, in gnibus homines dforum vice fttngcbanlur. Cf. May, dans la /levue des études anciennes, VII, 1903, p. 4 sq. {/.e Fiamen /}intis et la Virgo Vestalis). Ovide fait une application curieuse de ce point do vue à César assassiné, /■’nsl. III, 699 : Meus fuit iile sacerdos (dil Vesla) ; Saci’ilegae telis me petiere rnanus. — " Cf. Hcrmann, Lehrbuch der griech, .intiguit. Il, p. 208 sq. ; notes 9 à 12 avec les textes cités. — » Aul. Coll. I, 12, 2 ; cf. Serv. ad Georg. 1,31 ; de mémo pour les Saliens, Dion. Hal. 11,71 Cf. Moninison, /loem. Forschungen, i, p. 79 sq. ; Jordan, /Jcr Tempcl dcr Vesla, p. 84 ; Wissovva, /leligion und Kullus, p. 421 el 425 sq. — 3 Aul. Gell. I, 12, 4. — 10 Dion. Ilul.

II, 21 ; cf. Senec. Conlrov. IV, 2 ; Aul. Gell. I, 13, 3 ; cf. Front, p. 149, édit. .ab. — 11 Aul. Gell. I, 12, 4. — IS Dio Cass. 53, 22, 5. Sous Ilimpirc les affranchis arrivaient à tout. Cf. Tac. Ann. IV, 10, pour le cas d’un affranchi nonmié llaminc. Pour le rocrnlcmcnl dan« la plèbe, cf. Jordan, Dcr Tempel, etc., p. SI s(|. cl 54.