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Oiseaux. — Le mode de chasse au lièvre constaté chez les Indiens nous amène naturellement à la chasse aux oiseaux {aucupium, ôpviOoÔTipeuTixvî) ’. Faire pour- suivre et saisir par des oiseaux de proie, dressés à cet efTet, des oiseaux moins forts ou de petits quadru-

Chassu ati lièvre.

pèdes n’est pas une invention du moyen ;ge et il a fallu de longs essais pour arriver à Tépervierenchaperonné de la fauconnerie médiévale-. Dès le temps de Ctésias, les Indiens dressaient aigles, corbeaux et milans pour chasser lièvres et renards^ ; le corbeau apparaît encore, porté sur le poing, au sud de la Phrygie *. C’est un faucon qu’on peut reconnaître, porté de même, sur quelques bronzes syro-hétéens qui ne peuvent remonter au delà des xn’-xi" siècles ° ; un relief assyrien se rapporte peut-être à cette chasse " ; un relief phrygien s’y rapporte sûrement et là ce sont des cavaliers qui chassent au faucon ^ De Phrygie la fauconnerie a pu passer en Thrace, où on la trouve sous une forme toute

i Pour aucupitiTU, rendu aussi par ÎIîJHia, Ut^-nijt’/v, voir les références dans les Thésaurus alïu ei grec. — ’-Les vérilables classes an oiseaux, que les faucons orga- nisent d’eux-mémïs, onl déjà été remarquées au temps d’Uouière, //. ,V, 03 ; XV, i57 ;..ll,139 ; (/d. .V,5i7 ; .XII,30i. — 3Ctésias, lnd.tr. Il éd.Mailer ;d’où.elian. Sat.an. IV, 2*i. Il parle d’txTÎvE ;, milans. D’après Vambéry et_d’autres voyageurs, les Tarlares, Kirghizes et Baslikirs cliasseraient encore avec des aigles encliapcroniiés comme avec des faucons : ils s’alta<|ueraient même aux antilopes. La fauconnerie ne se mainlientde nos jours, en Europe, qu’eu Bosnie et au Caucase. — ’ l’iin. .’at. hist. X, lii (43) : inUrizenn. Ou peut liésiler entre Eriza de flirygie et Eriza d’Arménie.

— ô Chantre, Mission en Cappadoce, fijj. 124 ; Garstang, Land of the Bittitus, pi. Lxxxi. Un peut voir des faucons apprivoisés, en compagnie de personnages sacer- dotaux oudivins,surdes reliefs liélcens iPcrrol-Chipiez, Hist. del’art, iV, lig.iSt ; (iarstang, pi. i.xxiel i.xxxi) :un hronzccappadocien (Chantre, op. cif. pi. xxxiv), un relief moabile ;Uu5saud,-l/onu»i(n/spa ;es/inienj(fiiioinre, n. I). — «Cesl lerelicf de Khors.ibad décrit par Layard. A’mire el Bnhylone, p. 370. Cf. B. Ucissncr. dans Ufilr. zur AsaijrioliigieAe Uelilzsch.p. 418. — C’est le relief grossièrement sculpté sur les lianes du bélier de Kumbet. Perrot-Chipicz, //ij<. rf« i’.4r(, V,p. 170. Mermnos, t’ancctre des Merranades, porte l’un des noms du faucon. — » Arisl. De an. IX, 36 ; Hirab.ausc. 1 1$ ; Antig. Car. is (34 ; Plin. .V.i ; Ai»/. X, S3 (10| ; l’Iiilo, Op. Vlll § 37 (fîd. tîichlcr). Il s’agit de la région marécageuse au-dessus d’AmpliipoIis ; Pliilon en parle comme témoin oculaire ; Manuel Finies parle de même des xi&xot, compagnons de chasse dtfs Thraces, De propr. anim. i7. — ^ Ps. Oppian. /xeut. III, 5* : un "■-51 ; allaché à nu arbre immobilise a l’eulonr par épouvante les petits oiseaux.

— lu Aeiian. .at. an. I. 39 : la vi» ;; est portée sur l’épaule de l’ij ...« !,6>.j. La chasse au hibou avait lieu de nuit. Cf. Philes. De pro/^r. an. ii. On croit voir un oiseau de proie servant à la chasse dans .goslini, (remmc. II, 60 ; mais la gemme est-elle aullicnliquc ? — Il llart. XIV, ilO {aecipUer, ; Oppian. I, 63 (.t’jxi ;). D’après Kud. Vari {Egyetcinrs Philot. Kàzlôny^ I90y, p. 6i9 ; la fauconnerie se serait intro- duite en Egypte à l’époijue alexandrine ou, du moins, y aurait été counue ; c’est alors qu’on aurait donné à la via ?-. ;, poisson dans la légende de Scylia, te sens de faucon tcôsc ; ou Ki’^i ; ; cf. xi ?>« ;, d’où xipxivév- eu grec moderne) ; mais Boschcr me parait avoir prouvé (dans son Lexikon, art. Xisos) que l’oise.’ïu issu de la métamor- phose de Scylia, la ctrt< de Virgile, est le htron, tandis que Nisos est devenu l’aigle de mer {nisaëtos ou pandion hoiatlos) qui le poursuit ordioaircmcnt.

Fig.

primitive : les chasseurs battent des fourrés pleins d’oiseaux, tandis que des faucons sont lâchés au-dessus ; eiïrayés à leur vue, les oiseaux se laissent retomber vers le sol* ; ailleurs encore on s’est servi du faucon — ou même du iiibou (comme dans notre chasse au grand duc) ° — en guise d’épouvantail. Quelle que soit la voie suivie, la chasse avec accipiter’", encore ignorée de Pline l’ancien, était chose bien connue en Italie au temps de Martial et d’Oppien". Elle s’était introduite en Afrique au temps d’Apulée’- et était devenue un des sports favoris en Gaule au début du V siècle’^ ; c’est là que Francs et Ma- mans apprirent à le connaître, tandis que les Byzan- tins perfectionnaient Vhiérakosopliioii • au contact des Tartares et des .Arabes, qui l’avaient hérité desParthes ’^

La faucon- nerie n’a donc pas joué un grand rôle dans l’anti- quité classi- que ; l’emploi de certains chats-lynx et de certaines oies - renards {clienalope.r) pour chasser les hérons, grues et tla- mands, parait être resté confiné aux

fourrés giboyeux du Ml "’ ; c’est seulement dans l’AIVique romaine que les Romains ont pu poursuivre les aulriiclies avec chevaux et chiens, pour les jeter dans les lilets. Grands consommateurs d’oiseaux, les anciens n’avaient pas tardé à s’apercevoir de linsuflisance de leurs armes

— 12 Apul. Apol. I, 34 (accipUer). Cf. Augustin. De MaQ. 32 (XXXII, p. Iil3, Migne) ; Ad fralr. cr. 38 (XL, p. 1306, Jlignc). On voit un faucon sur l’épaule gauche d’un chasseur dans la inosa’ique de Gauckicr, Jnv. mos. Afv. H, 51)8.

— 13 Paulin. Euchar. V, 143 (cf. Brandcs, Arcliiv f. lut. Lexik. IV, p. 441) ; Isid. Or. XII, 7, 1 ; Scrv. ad Àen. X, 1 25 ; Sid. ^foW. Epist. 111, 3, t ; IV, 9,2 ;/ ! n(/io/. lat. de liiese, 1074. On croit maintenant que les deux textes de Kirmicus Jlalwnus, Adi-. .Math. V, 7, 9 et 8, 0, où le faucon est nommé ustur autour), sont des inter- polations d’humanistes de la Keiiaissance ; cf. Skutsch, Archiu /’. lut. Lexik.W, p. 324. — li Tel est le litre du traité de faucouiierie puiilié par Déniétrios de Constanlinople.mcdecin de Michel VIII Paléologue (1200-82) ; Tauteur a eu sous les yeux une paraphrase complète des /xt’il(i7,’a de Dionysios : ’isfaxîmçiov publié dans les llei accipUraiiae scriptores,pir Uigaut (Paris, 1612), réédité par Ilcrclier (Leipzig, 1866, dans le t. II de son Klicn) ; il est suivi de deux traités fragmentaires sur le môme thème intitulé ’Oj.ioTd :.^ et du fragment d’un Kj.osijiov du même Démélnos. C’est également à .Michel Vil que Manuel Pliilès dédiait ses vers ïambiques De animalium proprietate, édités par Lelirs à la suite de Xicandre et d’Oppien. Le traité turc de fauconnerie a été publié par von llammcr-I’urgstall, Falknerkiee (Vienne. 1840) ; les sources arabes ont, par la Sicile, inilucncé le De arle venundi cum aril/us de l’empereur Frédéric II. Sur la fauconnerie dans le haut moyen âge voir l’art. Ealken- beize dans le Iteallexikon d- :r german. Alltrtumskunde (1913) ; pour la période plus réceule la Bibliotheea aceipilraria de Ilarting, pour les origines mon art. dans L’Ethnographie, 191 ’t. — ’^ On a peut-être voulu caricaturer, sur un plat d’argent de Perm, nn cavalier partlic tenant deux éperviors ; S. Rcinacb, Itép. Reliefs. III, p. 521, I On a vu une allusion à des rancoiiuicrs partlics à cheval dans Scn. Dippol. 816 ; mais cettu interprétation me parait très douteuse ; on dit seule- ment llippolytc aussi habile que les Partlies à blesser un oiseau à chaque coup de nèche. Ce n’est qu’au v< siècle qu’on voit Choricius mettre un faucon sur le poing d’un vieil écuyer qui accompagne Hippolyte, -■ Ir.fsaTr, ; i^i-i i» ?,, x«f !:i-. , :5«T.i.<. :i.vo ; (p. 166, 8. Boiss.), dans la des ription d’un tableau qui se serait trouvé à Uaza. — 10 Celle chasse est souvent figurée sur les monuments égyptiens, p. ex. ChampoUion, Jyon. de VÉg. II, pi. 183 ; III, pi. 2’i7 ; IV, pi. ’.94 ; Wilkinson. Man- nersandCuswms, 11, p. 104, 107. - 17 Oppian. Cyn. 111,489. Cf. KelU-r, rimce/i, I, p. 133 ; 11, p. 171. On parait avoir aussi employé contre les aulrucbcs la llèclic bifide. Voir sÀciTTA, fig. 6032, extraited’un sarcophage : S. Keinach, /(-•/). /(c«eA’,ll,p 193,1.