Page:Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines - Daremberg - V 2.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

VEX

— 694

VEX

grossières, arc et fronde, ptiur atloinilre les vulaliles : le tir au pigeon captif est donné comme l’une des épreuves les plus difficiles dans les J3ux célébrés aux funérailles de Falrocle ’. Aussi les anciens avaient-ils inventé toutes sortes de pièges et l’oiseleur (fig. 7303, 7364) - avait dès lors à sa disposition tous les en- gins qui sont restés en usage : grands filets hauts de 3 à i mè- Irns, longs d’une dizaine de mètres et plus, du type appelé aujourd’hui /lal/ier, pantirre, ra/Ie ou Irai’neau, qu’on tend de nuit et où les petits oiseaux (grives, becfigues, lo- riots, cailles, alouettes, etc.) viennent se prendre en grand nombre ; filets parfois disposés en cône comme rolvefonnel/e’ ; pièges à délente, comme le ôrni et le Iri’btic/iet, faits de branches ou de roseaux com- binés de telle manière que, sous le choc de l’oiseau, ils se refer- ment en le saisissant par les pat- tes’ ; appâts fixés dans des pièges Fif. Tsoi. — uiseicur. ; arc, comuie la sauterelle

qu’on pose à terre °, ou comme les collets, nœuds coulants, qu’on suspend aux bran- ches * ; appeaux, joncs taillés en sifflets, avec les- quels on attire certains oiseaux en imitant leurs cris ’ ; pipeaux, variété d’appeaux disposée comme un instrument à cordes (fig. 6152) ; oiseaux captifs, nos

1 Hom. tl. XXUIjSoO. II cslproliablc que te fameux pigeon volautd’Arctiy las (A. Gcll. X,tî)doîl5on origine à deS"lirs aux pigeons». Il esl qutslion de flêclies employées nonlre les aigles. Jn//i./’nM.V,ii3,iii5, de frondes conlrc les oies(Vll. .=>4G|ou les grues (VU, ITi) ; les Gallois employaient tics javelots en bois pirticuliers (Strab. IV, 4, 3t. — 2Siir l’oiseleur en gcnih-al il n’y a pas de monograpliie. Divers engins d’oise- leur dinicilcs à idcnlilier sont énumérés dans l’èpigramiue it’Anlipatros, Anth, Pal. Vi, lu’j. <ur les monuments voir Ilerminn, Der Knabi mit dam Voyct (t S6S) et /tôm. Ijnarlnhchrift , l.pl.i. p. 31 ; la coupe fig. 7363 d’après Pcrrot, Wist. de /’art, X.p.iSi, fig. l*9 = l’olticr, -l/6iini des Vojes du Loun-c,, F 68.pl. 68 ; la fig.7364 d’après Duruy, lïist. des /toiyiains, V, p. G36 : relief de Sens (Kspcrandieu, /iecitcil, n. ^775 : moulage à Sainl-Germaio,23944i. — 3 Ou voit des perdrix, cliasst^es avec de petits filets ou panneaux, sur la mo^aïquedcs l.aberii, .il/on. /’/o/, III, pi. .xxii. Les grands filets sont surtout bien figures sur les monuments égyptiens-,cf. Vilkinson,.l/rtnHeï-s Eijypt. II, p. 101,110. Ce sontsansdoutc ceux que vise t’oUux.V, 28, quand il dilqnelaporlion appel, e 3-,t ;io ;dcvcnail j’-nSoiiSr, ; quand on tirait Iccoulant {««j» ;)- 0" appelait yiça«, lesliletstlisposês pourchasser les cailles de nuit : l’â.Oppian. Ixeut. lll,9 ;^nM. Pal. VI, Il et 109. Les lacets pour grives avaient des mailles trop larges pour retenir les mer- les, .InM.Ta/.IX.Te, 209,264. 337,343,396.— ’C'est la p«(ieo Voir la fig. 5536 k l’art. l’KoicA ; cf. Varro, Derertist.Wly 7,1. Ou se servait de préférence des brancbesde myrte recourbées et réunies par un /.tsi^ ; ^iisivOcj ^^i^ti’. laclievillequ’ony place est appelée ti,^.-iio ;.piiJ-i’</i(». Ps.0ppian./jei(MII,3. — 5CcstsansdoulelaTRAxsi ;NNA :l’laut. Ilaccli.’ii : Pfrs.i’6 ; //«d. 1142. Elle parait décrite dans les /xeiif. III, 13. — 6 Ps. (Ippian. Ixeut. III, 1 : /.£T ;-à /.ta, >-j^t’.-.. Ce sont sans douteaussi des collets rpic dési- gnent les ’AffîiAostSat tfànth. Pal. VI. 16 et 109 (on ajoute ici qu’ils prennent des grues). — Mari. XIV. 2 18 ; cf. .l, 21. Certains oiseleurs savaient imiter eux-mêmes Icscrisdcs oiseaux ; Paul.N’ol. Ad fiej(. ; Ps. Oppian. /leii/. III, I. —» Les Latins les appellent C’Ci’rej rti-es, inticcs (l’Iaut. Asin. 221 ; Plin. al. hist. X, 101), allcctnres (Colum. VIII, 10, 1). les Grecs /...9<.t,( :,î Ssv.», ; ; Ps. Oppian. Ij-eut. III, 1. — 9 Luc sorte de trébucliet à cage ou de chanterelle est représentée sur une mosaïque de Car- th.ige, Gaucklcr, /no. mos. .fr. II, n. 752 (cf. supra, uisiviv, p. 21 tu, n. lOet I6).0e genre île chasse élait usité surtout pour les perdrix. (In profilait de la saison des amours pour présenter un beau niàlc capttf devant une compagnie de perdreaux ; les mâles venaient suceessivemcut le combaltre et se faire prendre, pui<. de même, les femelles, liin. X, 51 (103). En Grèce ou présentait plutôt un perdreau aux perdrix, une perdrix aux perdreaux ; Xcn. Mnn. 11. I, l ; Ps. Oppian. Ixeut. 1,9 ; lliid. 111,7 ; (Ippien raconte qu’on mettait une peau de cerf pour s’approcher, sans les effrayer, des pcnlrcaux. — I" Sil. liai. VII, 675 ; Val. Place. VI, 261 ; Mort. IX ; 55 ; XIII, 68. Pour les textes grecs sur les gluaux (xûtt(io ;, Sova ;, T :t^%-zutucalttmi aucupatorii), cf. Zachcr, Hermès, 1884, p. 432-6. On voit des gluaux représentés sur des lampes romaines ; Birch, Hist. of anc’ent pottcry. II, p. 2S6 (Naples) ; Roaeli .«inith, /«i«(i-. or roman Lomion, 1859, pi. xxx. 3 ; O. Jalin. .Vitl. nrch. Zurich, XIV, p. 109. Cbasi^cur portant sur l’épaule des gluaiii el dans la main un cba-

nppelants, destinés à attirer leurs congénères, soit attachés par des ficelles comme nos t/iournnis et nos mo- quettes^, soit enfermés dans des cages, comme ceux que nous appelons chanterelles ou mesangettes, soit sim- plement apprivoisés, procédé usité surtout pour les perdrix’ ; ç/luau.r, baguettes enduites de glu et placées dans un cliamp ou sur un arbre, où, à l’aide d’un appelant, on fait venir les petits oiseaux, surtout de nuit, à la /)//)c’e ’" ; longs roseaux englués à l’extrémité, dont on touche les oiseaux au nid", ou encore roseaux per- cés en sarbacane ’- ; enfin nous savons qu’on employait la chasse au (lambeau pour les canards sauvages " et les sarcelles dont la poursuite sur le lac Copaïs était déjà un sport très prisé au temps d’Aristophane". Mais la chasse à la glu était la plus répandue, au point qu’on a donné le nom d"t ;£UTvis, chasseur à la f/lu^’ aux chasseurs d’oiseaux en général et que les Ornithiaca de Denys nous sont parvenus sous le nom d’fxeutica ’^.

La cuasse dans la vie hks Grecs et hes Romains. — . .Mhènes les vases peints attestent pour les vi« etv’ siè- cles le goût de la chasse’^ ; mais l’Attique elle-même ne nourrissait guère que des lièvres", et celte absence de gros gibier ainsi qu’une moindre application aux exercices violents ont dû faire des Athéniens des chas- seurs médiocres. Au contraire, l’éducation toute guer- rière du jeune Spartiate comprenait l’apprentissage de toutes les formes de chasse que permettait le giboyeux Taygète". lin prônant aux .théniens la chasse comme école d’endurance physique, de courage militaire et de vertu civique, Xénophon, dans sa Cynégétique, s’inspi- rait sans doute de ce qu’il savait des Perses à cet égard^",

pctet de grives, sur la mosa’ique de’ Gaucklcr, /itt. mos. Afr. Il, n.752. — Il C’est ce que parait représenter une peinture ; Giorn. detjU Scavi di Pompei, III, pi. iv. Pétrone, 5ai. CIX, montre des oiseaux de mer que l’on prend en les touchant visca- tis viminibus [c(. viscatis rir//i5ap. Paul. .Nol.. ^ et. Ces ;-.t-r/ic’(e nucupales s’.tppe- laient amt’/ef ou forculae d’après Feslus, p. 21 M. et Porpli. ad Hor. Epod. 11, 33. — ts Voir sur celte harundo, p. 685, note 22. La meilleure aucupatoria harundo venait de Palerme, Plin. XVI, 172. Ce sont des ficelles engluées que doit viser Oppien, Cyn. I, 65 : SoXi/a’. 8. ;i» :- ;i ; J^si ; -.1 IXi ;. — 13 Varro. «p. Non. p. 470, 7 M. On chassait aussi les canards eu jclaut dans leur étaug un canard en bois, autour duquel ils se groupaient el qu’on attirail par une ficelle vers la rive où le chasseur élait àl’an’ùt ; Ps. Oppian. Ixeut. 111, 23. On chassait le canard sauvage en hiver ; aussi cette .Saison personnifiée apparait-elle souvent portant un lièvre d’une main, un canard de l’aulrc. Cf. 0. Jahn. dans Zatin, Pompei. III, p. 41. La chasse aux oiseaux était en pleine activité, chez les anciens comme chez nous, en octobre. Ce mois esl parfois représenté avec les attributs de l’oiseleur ; cf. StrzygOHski, Brster Erganzungsheft des arci : Jahrb. 1888, p. 76. — H Arisloph. Pax, 1004 ; Ach. 875. Les tétras ( ? attag^nes) se chassaient au chien comme les lièvres ; Ps. Oppian. Ixeut. II, 10. — ’^ Oppian. Cyn. 1, 62 et 7G. L’auteur des Ixeulika nomme aussi souvent l’oiseleur tr.-.aTT, ; que î ;£î*Tïi,’- — ^^ Les ■I ;f..T-.»à eu 3 livres, publiés avec les œuvres d’Oppien, sont la paraphrase en prose byzantine de l’œuvre d’un poète de basse époipic appelé Dionysios (Diouysios de Philadelphie d’après Euslathe ; voir l’art. Dionysios, 96, ap. Pauly-Wissowa Iteal-Encyclo- paedie) : son poème s’appelait Ornithiaka, comme celui de l’Alcx^Midrin Boios, qui eu fut peut-être le modèle à travers les Ornithiaka d’Alexandre de Myndos {i" s. ap. J.-C ; il avait aussi icrsifié des Iheriaka} ; on a attribué à Euteknios sa paraphrase, parce que ce Byzantin d’époque inconnue a paraphrasé les Theriaca et les Alexipbarmnca de Nicaïuiro. el les (^ynegetica et Hatieutica d’Oppien. Le litre d’ixeutica élait porté par un poème du Byzantin Chrislodoros de Thèbes (cf. Suidas, s. v.). Pliilaniue a écrit des commentaires (perdus) sur les Theriaca d’Hésiode, d’Aratos cl de .Xicaudre. — ’"Pour Athènes el l’Iouie, voir p. O’io, note 18 ; p. 692, note 19. On trouve aussi des scènes de chasse sur les pinakvs votifs de Corinlhe, A nt. Denkm. lust. I, pi. vm, 13. — l* ils y élaienl même déjà raresà répoipie de Xénophon, Cyn. VI. Cf. Nausicralès, I-’r. com.gr. IV, 578 (Meineke). — " Xen. De rcp. Laced. IV, 6. Cf. Plui. Lyc. 12 ; Liban. Or. I. p. 320 |{. II suffit de rappe- ler l’anecdole du jeune chasseur de renards ella chasse aux hitotes. Sur le véritable caractère de la eryptie, voir niainteuanl Jeanuiaire, Itev. et. grecques, 1913. p. 121. Toute une série de concours éphéhiques à Sparte tiraient leur nom du lieu dit xa04r,çaT«oîv (voir Sur eelleformect ses variantes les/«dicei de Ittscr. gr. V. 2). Ou interprète ce terme ««tï ; Or.oaxoptov, nsur la place de chasse» ; cf. Tod, Ath. Afin. 1904, p. 31. - 20 Xen. Cyrop. I, 2, 10-12 ; 4, 6-10 ; VIII, 1, 34 ; Slrah. XIV, 3, 18. Surlos grandes chasses des rois de Perse dans leurs paradeisoi, voir llclbig, L’nlertuehuntjen, p. iTs, à propos ilc leur inHucucc sur la Grèce alcxaudrine).