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Page:Dictionnaire des Apocryphes collections de tous les livres apocryphes de l’Ancien et du Nouveau Testament tome 1 1856.djvu/336

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DICTIONNAIRE DES APOCRYPHES.

dans laquelle on vous offrit de l’encens et des victimes.

25. Ce qui fut observé pendant plusieurs années ; mais les peuples de cette ville choisie ont enfin commis l’iniquité.

26. Ils ont imité en tout la conduite d’Adam et de ceux qui l’ont suivi[1] : car ils avaient comme eux la malignité dans le cœur.

27. Et vous avez livré la ville sainte[2] entre les mains de vos ennemis.

28. Les peuples de Babylone sont-ils donc moins criminels que nous ? Et qu’ont-ils fait pour mériter d’être les vainqueurs de Sion ?

29. Étant venu à Babylone[3], et ayant vu en la trentième année de la captivité[4], les impiétés et les crimes sans nombre qui s’y commettaient[5], mon cœur fut extrêmement troublé.

30. Lorsque je considérais que vous épargnez les pécheurs et les impies, que les ennemis de votre nom triomphent, et qu’au contraire vous détruisez votre peuple sans que vous m’ayez donné aucune connaissance[6] de ces malheurs.

31. Était-ce donc là ce que vous nous réserviez[7] ? et Babylone a-t-elle commis moins de crimes que Sion ?

32. Quel autre peuple qu’Israël vous a connu, et quelle autre nation que celle de Jacob a fait alliance avec vous ?

33. Sion cependant n’a encore reçu aucune récompense[8] jusqu’ici. Son travail a été sans fruit[9]. Cependant j’ai parcouru toutes les nations ; et quoiqu’elles vivent dans l’oubli de votre nom, elles jouissent néanmoins d’une éclatante prospérité[10].

34. Maintenant donc, pesez dans une même balance nos iniquités, et celles des habitants du siècle, et vous reconnaîtrez qu’Israël seul a glorifié votre nom.

35. Car quel intervalle ont-ils mis à leurs crimes, et quelle nation a gardé comme nous vos commandements ?

36. Aucun n’y a été fidèle ; et parmi nous, vous en trouverez plusieurs qui les ont observés[11].

CHAPITRE IV.

L’ange emploie différentes comparaisons, pour réprimer la curiosité de ceux qui veulent tout approfondir.

1. Alors l’ange qui avait été envoyé vers moi[12] et qui s’appelait Uriel[13], me répondit,

2. et il me dit : Ton cœur a formé de vains projets dans ce monde, en prétendant comprendre les voies du Très-Haut.

3. Je lui dis Ce que vous dites est vrai, mon seigneur. Il me répondit : Je suis envoyé pour te montrer trois choses et te proposer trois comparaisons.

4. Si tu peux me rendre raison de l’une des trois, je te découvrirai la voie que tu cherches et la source de la malignité du

5. Je lui dis : Parlez, mon seigneur. Et il me dit : Va, pèse le feu, mesure le vent, et rappelle le jour qui est passé.

6. Je lui répondis : Quel est l‘homme qui pourrait faire ce que vous exigez de moi ?

7. Alors il me dit : Si je t’avais demandé combien il y a de cavernes dans la mer, de sources dans l’abîme et au-dessus du firmament, et quelles sont les issues du paradis ;

8. Tu m’aurais peut-être répondu : Je ne suis encore descendu ni dans l’abîme, ni dans les profondeurs de la terre, et je ne suis jamais monté au ciel.

9. Mais je ne t’ai interrogé que sur le vent et le feu, dont tu es toujours environné, et sur le jour par lequel tu as passé ; et tu ne peux me rendre raison de ces choses.

10. Et il ajouta : Si tu ne peux même connaître les choses qui naissent avec toi,

11. Comment pourrais-tu comprendre les voies du Très-Haut, aussi bien que la corruption extérieure du siècle, et telle qu’elle paraît à mes yeux.

12. Je lui dis alors : Il nous eût été plus avantageux de ne jamais être[14] que de vivre ainsi dans l’impiété, et d’être malheureux sans savoir la cause des maux qui nous accablent.

13. L’ange me répondit : J’ai été dans la campagne, je me suis approché de la forêt, et les arbres ont tenu conseil entre eux[15].

    exécuté que par Salomon son fils ; et sous ces mots, bâtir une ville, etc., il entend le temple et les embellissements que Salomon fit dans Jérusalem, en y bâtissant le temple et son palais : car la ville était bâtie lorsque David s’en rendit le maître. Voy. II Reg. v, 7 et suiv., et vii, 12 et 13.

  1. Litt. : Et de sa postérité.
  2. Litt. : Votre ville, celle que vous vous étiez choisie pour y faire éclater la gloire de votre hom et de votre puissance.
  3. En la personne de ses pères.
  4. Voy. ci-dessus, verset 1, note 996.
  5. Par les gentils et les habitants naturels de cette ville.
  6. Des raisons que vous avez d’agir ainsi, et des desseins de votre providence sur nous et sur ees ennemis de votre nom.
  7. Autr. : Car je ne sais pas comment expliquer quelle est votre conduite sur nous.
  8. Autr. : Jusqu’ici Jacob a-t-il reçu des récompenses pareilles à ces peuples ?
  9. Autr. Et son travail n’a-t-il pas été toujours sans fruit ?
  10. Cet auteur fait ces plaintes à Dieu dans le même sens que le faisait David, Psal. LXXI 2 et suiv. pour exciter sa miséricorde à se souvenir de son peuple et de son héritage ; cependant il en est blâmé, ch. IV, comme voulant pénétrer trop avant dans les secrets de Dieu.
  11. Litt. Vous trouverez que ces derniers ont tous nommément gardé vos commandements, et que les gentils n’ont pas fait de même.
  12. Voy. ci-dessus, ch. ii, 44.
  13. C’est- à-dire feu ou lumière de Dieu.
  14. [Voy. chap. vi, 46.]
  15. On voit des exemples de ces paraboles ou fables II Paral. xxv, 18.