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Page:Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France - volume 1 - Nicolas Viton de Saint-Allais.djvu/422

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GÉN

logies historiques ; on y met encore les dates des contrats de mariage des filles, les noms de familles et de terres de leurs époux, de qui ils sont fils, afin de faire connaître toutes les alliances.

On prétend que les Généalogies n’ont commencé à être dressées sur titres, suivant l’usage actuel, que vers l’an 1600 : auparavant, on faisait les preuves de noblesse par enquêtes ; les commissaires, préposés pour les informations, se transportaient sur les lieux où la famille résidait interrogeaient des vieillards, et en dressaient leur rapport : ce qui se pratiquait encore vers la fin du siècle dernier, avant la révolution. Il est vrai que les commandeurs-commissaires faisaient ajouter au baptistaire du présenté, les contrats de mariage, testaments, et autres actes originaux qui établissaient la filiation.

Le mot Généalogie vient du latin genealogia, dérivé du grec γενεαλογία, formé de γένος, genus, race, lignée, et de λόγος, sermo, discours traité : Généalogie signifie donc un discours fait sur une lignée, sur une descendance de père en fils.

L’étude des Généalogies est d’une extrême importance pour l’histoire ; outre qu’elles servent à distinguer les personnes historiques du même nom et de la même famille elles montrent les liaisons de parenté, les successions, les droits, les prétentions. Mais il faut être en garde contre les absurdités de certains historiens, qui par adulation font remonter jusqu’aux temps héroïques l’origine des maisons ou des princes en faveur de qui ils écrivent, comme il arriva à un auteur espagnol, qui voulant faire la cour à Philippe II, le fit descendre en ligne directe d’Adam, depuis lequel jusqu’à ce prince il comptait cent dix-huit générations sans lacune ou interruption. Il n’est guère de nation qui n’ait ses fables à cet égard.

Tous les ouvrages qui ont paru jusques ici sur les Généalogies ont subi une critique qui n’a point intimidé ni les familles qui les ont créés, ni les auteurs qui les ont fait imprimer. Boileau dans sa satyre sur la noblesse (je la rapporterai au mot Noblesse) s’élève avec raison contre ce systême adulateur et mensonger de créer des aïeux, mais c’était en 1665 qu’il écrivait ; que dirait-il donc aujourd’hui, s’il lisait toutes les Généalogies qu’on a établies depuis ?

En effet, la noblesse illustrée par des services rendus