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Page:Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France - volume 1 - Nicolas Viton de Saint-Allais.djvu/463

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Maréchal de France

et dans plusieurs historiens, ne désigne qu’un officier de la maison du roi, qui avait autorité sur l’écurie. Il n’est’pas aisé de prouver que cette dignité a plutôt été distin- guée entre les militaires que celle de connétable. Guil- laumele Breton, qui a écrit la vie du roi Philippe Auguste, dit en deux endroits que la fonction du MARECHAL était de mener au combat l’avant-garde de l’armée.

Fit subitò tetra castris irruptio nocte
Quippè Marescallus festinum duxerat agmen.
Henricus verò, modicus vir corpore, magnus
Viribus, armatá nulli virtute secundus,
Cujus erat primum gestare in prælia pilum,
Quippe Marescalli claro fulgebat honore.

Ce qui marque l’emploi du MARÉCHAL pour la guerre, et ne justifie pas qu’il ait servi dans les armées avant le connétable, puisque le connétable en avait lors le comman- dement, et que la dignité de MARÉCHAL ne s’est illustrée qu’à mesure que celle de connétable s’est rendue plus con- sidérable ; elle s’est même encore plus élevée par l’extinc- tion de celle-ci ; en sorte que c’est aujourd’hui la première et la plus grande dignité ou l’on puisse parvenir par la guerre.

Il n’y avait anciennement qu’un MARÉCHAL ; et il y en a eu deux dans la suite. Cette dignité était amovible, ce qui se prouve par une lettre de Philippe de Valois, à Bernard, sire de Mareüil, où il lui marque qu’on lui ôtait l’office de MARECHAL pour le faire gouverneur de Jean, duc de Normandie, son fils aîné, et il ne lui a fait aucun préjudice en son honneur et en ses biens ; il y fut dans la suite ré- tabli. Cet office est à présent possédé à vie par ceux qui en sont honorés, et le nombre augmenté jusqu’à quatre par les rois François 1er et Henri II, n’a plus été fixé sous les derniers règnes. Ils sont officiers de la couronne ; ont le commandement en chef des armées avec tout pou- voir et autorité sur les gens de guerre ; ils avaient uir tribunal où ils jugeaient les querelles sur les points d’hon- neur, et des subdélégués et lieutenants dans les provinces pour en connaître en première instance, avec leur juri- diction au palais à Paris, sous le titre de connétablie et maréchaussée de France, où des officiers exerçaient la justice en leur nom.

Les MARÉCHAUX DE FRANCE, en quelque ville qu’ils se