Page:Dictionnaire historique des personnages célèbres de l'antiquité - Noel - 1806.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
(5)

sophie, si toutefois ce n’est pas profaner ce terme auguste que de l’appliquer au délire et à la déraison.

Il est vrai que cette importance a pu quelquefois paraître ridicule aux jeux du bon sens ; mais il ne faut pas confondre l’abus avec la chose, et il n’est pas possible qu’un usage qui se retrouve chez tous les peuples ne repose pas sur des fondemens solides.

Au reste, mon objet n’est pas d’en rechercher les causes ; il ne s’agit ici que d’érudition, et non de raisonnement. J’ai promis des recherches, et non pas des discussions. C’est à l’homme d’état à méditer sur une question qui intéresse plus qu’on ne croit peut-être la reconstruction du corps social. L’érudit se borne à recueillir les faits, le philosophe tire les conséquences.

Contentons-nous donc de tracer d’une manière rapide l’historique des noms propres chez les peuples anciens et modernes, objet exclusif de ce modeste essai.


CHAPITRE PREMIER.
Des Noms propres chez les Hébreux,


CE n’est pas sans raison que je mets cette nation à la tête des autres ; presque tous les noms hébreux ont une valeur analogue aux qualités des personnes, ou aux circonstances dans lesquelles elles naissent, soit qu’ils soient le fruit d’une révélation particulière, soit qu’ils soient dus au choix libre des parens : c’est ce qu’on verra dans le cours de ce chapitre.

Dieu même, au rapport de saint Jérôme (I) [1], a dix noms qui ont été manifestés dans l’Ecriture.

Le premier est El, que les Septante interprètent, Etre Dieu.

Le second, Elohim, qui a la même signification.

Le troisième, Elod, qui dérive de El.

Le quatrième, Sabaoth, des armées ; titre que prend Dieu dans les prophètes Isaïe, Jérémie, Amos, Aggée et Malachie (2) [2].

  1. (I) Epist. ad Marcell. 136.
  2. (2) Isaïe, cap. 54. Jerem. 1, Amos, 5 ; Agg. 1 ; Malach, 2.