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timents, qui est celle même de la vie, se renouvelle sans cesse. L’école contemporaine, en répudiant les dernières traces de l’ « opéra-concert », poursuit dans l’irrégularité apparente du plan et dans la continuité de la déclamation mélodique, sans reprises ni répétitions de paroles, la fusion absolue de l’air et du récitatif. (Voy. Arioso, Cantate, Déclamation, Opéra, Récitatif.)

Ais. Nom all. du la dièse.

A la mi ré. Voy. Solmisation.

Aliquotes n. f. pl. Parties en lesquelles se divise la corde vibrante pour produire les sons harmoniques.

Alla breve, loc. ital. désignant dans l’ancienne musique, la mesure ayant la brève pour unité et renfermant, par conséquent, 2 semi-brèves ou 4 minimes, soit, en figures modernes, une carrée, ou deux rondes, ou quatre blanches. On la marque par le C barré :

\relative c {
  \clef bass
  \time 2/1
  \set Staff.timeSignatureFraction = 2/2
  \key d \major 
  \autoBeamOff
  r2 d e fis |
  g fis4 e fis d g2~ |
  2 fis2 e1
}
(Bach, Messe en si mineur.)

Alla diritta, loc. ital. caractérisant le mouvement d’une partie mélodique qui progresse de degré en degré sans aucun saut.

Alla mente. Voy. Chant sur le livre.

Alla Palestrina, loc. ital. appliquée aux œuvres du style vocal polyphonique dans lequel Palestrina († 1594) a composé ses chefs-d’œuvre.

Allargando, part. prés. du v. tr. ital. allargare = élargir. Signifie : en élargissant, en ralentissant le mouvement.

Alla zoppa, loc. ital., = à la boiteuse, désignait anciennement une allure syncopée entre deux temps, sans syncope entre deux mesures.

Allegretto, loc. ital., dimin. d’allegro, servant à indiquer un mouvement modérément gai et léger. Beethoven l’a employée souvent (7e et 8e Symphonies, 11e Quatuor, Trio, op. 70, no 2, Fantaisie, op. 80, Sonates, op. 14, no 1, op. 27, no 1, op. 53, op. 101, etc.) en y ajoutant des qualificatifs variés : moderato, scherzando, vivace, etc. Ainsi que les autres termes analogues, A. se prend substantivement, comme titre de morceau.

Allegro, adv. ital., = gaiement, allégrement. Indication du caractère et du degré de vitesse d’un morceau. On en détermine le sens avec plus d’exactitude par un qualificatif : moderato, agitato, vivace, etc. Pris substantivement, il sert de titre à un morceau. En ce cas, l’Académie admet le pluriel en s. Les sonates, symphonies, quatuors, etc., de l’époque classique ont généralement pour premier morceau un A., précédé ou non d’une introduction. Si le même mot s’applique au dernier morceau, on ne mentionne celui-ci qu’en disant l’ « A. final » de telle ou telle œuvre. On a écrit souvent des A. isolés, par ex. l’A. de concert, de Chopin, op. 46. Superlatif : allegrissimo, très rarement employé : on le rencontre surtout chez Clementi.

Alleluia, n. m. d’origine hébraïque, adopté par les cultes chrétiens comme une exclamation de réjouissance et joint, entre autres, dans la liturgie catholique, aux mélodies de certains des répons (voy. ce mot) qui prennent alors le titre de « répons alléluiatiques » et son ornés de vocalises comme il sied à des chants de jubilation. On rencontre des A. dans le chant religieux populaire ainsi que dans les grandes œuvres anciennes et modernes écrites pour le concert ou l’église. L’Hallelujah de l’oratorio Le Messie (1741) et une des pages les plus puissantes et les plus admirées de Hændel.

Alléluiatique, adj. 2 g. * Chant qui se rapporte au mot alleluia. « Psaume alléluiatique », qui est chanté avec « alleluia » pour refrain ou antienne ; « verset alléluiatique », celui du répons chanté à la messe avec le mot « alleluia », et orné de longues vocalises.

Allemande, n. f. Danse grave, qui passait déjà pour très ancienne en France, au temps de l’Orchésographie (1588). Elle se mesurait à quatre temps et se divisait en deux parties, dont la première se jouait deux fois. Aux xviie et xviiie s., l’A. fait presque invariablement partie de la suite instrumentale, où elle se place après le prélude. Sa mélodie commence par une anacrouse d’une seule note et se déroule en formes sérieuses


melody=\relative c'' {
  \time 4/4
  \key d \minor
  \partial 16 a16 \bar ".|:"
  <d, f a>4~ 16[ d' cis e] \stemUp d[ d a bes] \stemNeutral bes8. a16 | \break
  << 
    {
      \stemDown a[ g a e] f8[ e16 g] f8[ e] d4
    }
    \\
    {
      \stemUp s8 a' a2 g4
    }
  >> \bar "|"
}
\score {
  <<
    \new Staff = "staff" {
      \new Voice = "melody" {
        \melody
      }
    }
  >>
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
             }
    indent = 0\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
    line-width = #120
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(Couperin, Pièces, 1713)


et ornées. Sa gravité l’a fait souvent choisir pour forme des pièces appelées tombeaux, que les anciens instrumen-