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premières Symphonies, a laissé une Symphonie concertante pour violon et A. (1780), dans laquelle, pour obtenir une sonorité incisive, l’A. est accordé un demi-ton plus haut que son accord normal. Méhul, croyant donner par là une couleur « ossianique » à son opéra Uthal (1806), n’y a point employé de violons, mais deux parties d’A. avec la basse. Cherubini, dans l’orchestre de son Requiem, Beethoven, dans ses Quatuors, ont mis en complète valeur le timbre grave et poétique de l’instrument, auquel Wagner a confié l’exposition du thème principal, dans l’ouverture et la bacchanale de Tannhäuser (1845 et 1861). Vers 1833, Paganini s’étant pris d’un caprice passager pour l’A., Berlioz composa pour lui sa symphonie Harold en Italie, avec une partie d’A. solo.

Amateur, n. m. Celui qui a un goût prononcé pour la musique ; qui la cultive sans en faire profession ; qui prétend au rôle d’artiste sans posséder le talent et les connaissances nécessaires.

Amateurisme, n. m. Néol. proposé pour désigner une culture superficielle de l’art.

Ambitus, n. m. lat., littér. circuit. Étendue d’une mélodie, de son degré le plus grave jusqu’au plus aigu.

Ambrosien. Voy. Chant ambrosien.

Âme, n. f. Petite tige de bois rond placée dans le corps d’un instrument à cordes, un peu en arrière du pied droit du chevalet, pour immobiliser celui-ci et communiquer, en le régularisant, le mouvement vibratoire d’une table à l’autre. La position de l’A. exerce une influence marquée sur la qualité du son.

Amen, loc. hébraïque admise dans les cultes chrétiens, avec le sens « ainsi soit-il ». La situation assignée à ce mot, comme réponse du peuple ou du chœur à l’officiant et terminaison de la lecture ou de la prière chantée, a décidé du rôle que lui firent jouer les compositeurs de musique d’église. Depuis le xviie s., ils s’accoutumèrent peu à peu, en renchérissant les uns sur les autres, à élever sur ces deux syllabes, indéfiniment répétées, de grandes constructions vocales et instrumentales, soit en style fugué, soit en formes libres, servant de finale brillante ou pompeuse au Gloria et au Credo. Dans la Messe en ré mineur, de Cherubini. l’A. du Credo est un allegro à 2/4 terminé par une coda plus rapide et dans lequel la seule partie de soprano répète, pour sa part, 107 fois l’unique mot de texte.

Amphitonie, n. f. Néol. proposé par Gandillot pour désigner la propriété qu’a un accord d’appartenir à plus d’une tonalité. Cette qualité est celle des accords appelés mixtes par certains auteurs et qui permettent la modulation par l’équivoque (voy. ce mot).

Amplitude, n. f. Écart maximum du mouvement vibratoire. C’est de l’A. que dépend l’intensité du son. (Voy. Vibration.)

Amusie, n. f. Privation de la faculté musicale. Genre d’idiotie congénitale ou accidentelle affectant des individus normaux sous d’autres rapports et qui ne sont pas privés du sens de l’ouïe, mais incapables de discerner les éléments du langage musical, la hauteur relative ou le timbre des sons et d’éprouver aucun effet sensoriel ou intellectuel à l’audition d’une musique simple ou compliquée. L’A. complète est exceptionnelle. L’A. accidentelle résulte d’un état morbide et ressortit au domaine de la pathologie cérébrale ou nerveuse.

Amusique, n. 2 g. Celui, celle, qui sont atteints d’amusie.

Anacrouse, n. f. Note ou groupe de notes faibles précédant le premier temps accentué d’une phrase musicale. L’exemple le plus connu est au début de La Marseillaise :


\language "italiano"
melody=\relative do' {
  \time 4/4
  \key sol \major
  \partial 8*3 re8 re re | sol4 sol la la | re si8 sol4

}
\score {
  <<
    \new Staff = "staff" {
      \new Voice = "melody" {
        \melody
      }
    }
  >>
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
             }
    indent = 0\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
    line-width = #120
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}

Dans les cas de ce genre, l’A. sert à donner de l’élan à la mélodie, dont le caractère se trouverait affaibli par sa suppression. Parfois elle annonce la première note du dessin :


\language "italiano"
melody=\relative do' {
  \clef bass
  \time 6/8
  \key re \major
  \partial 8 la8 | la[ re] re re4 dod8 | si4 si8

}
\score {
  <<
    \new Staff = "staff" {
      \new Voice = "melody" {
        \melody
      }
    }
  >>
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
             }
    indent = 0\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
    line-width = #120
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(Mozart, Don Juan.)

D’autres fois encore, elle joue le rôle d’une appogiature, qui retarde l’entrée de la première note et la fait désirer :


\language "italiano"
melody=\relative do''' {
  \time 2/4
  \key mib \major
  \set Timing.measureLength = #(ly:make-moment 5/8)
   sol8 lab[ si, si si] |
   \set Timing.measureLength = #(ly:make-moment 2/4)
   do4 re16[ do si do] |
}
\score {
  <<
    \new Staff = "staff" {
      \new Voice = "melody" {
        \melody
      }
    }
  >>
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
             }
    indent = 0\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
    line-width = #120
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(Beethoven, Concerto, op. 37.)

Anapeste. Voy. Pied.

Anche, n. f. Languette de bois, de roseau ou de métal, fixée par une de ses extrémités et brisant de l’autre