2 temps, le tout s’exprimant par une mesure, à 6/4 de la notation moderne, ainsi disposée : │. │. │ etc. Mais les théoriciens des xiiie-xive s., hantés par les doctrines littéraires de l’antiquité, ne comptent pas moins de 6 M., sur le classement et la composition desquels ils sont loin de s’accorder, et qu’ils s’efforcent de conformer aux anciennes formes métriques, trochée (1er mode), ïambe (2e mode), dactyle cyclique, (3e mode), anapeste, molosse, etc. Les M. rythmiques disparurent de l’usage et de la théorie musicale lorsque les signes de la notation proportionnelle se trouvèrent assez nombreux et assez précis pour exprimer à l’œil les diverses valeurs de durée des sons (Voy. Mètre, Métrique, Notation proportionnelle.)
Moderato, adj. ital., = modéré. Ce mot est employé comme indication de mouvement.
Modulation, n. f. Passage d’un ton à un autre. Pris dans son sens littéral, ce terme ne devrait s’appliquer qu’au changement de mode : mais dans l’ancien système modal pratiqué jusqu’au xvie s., les compositeurs ne pouvaient pratiquer que le mélange partiel et exceptionnel des modes, non leur échange et leur alternative dans le cours d’un morceau. La M., au sens actuel du mot, n’a pu s’établir qu’après la substitution, aux 8 ou 12 modes anciens, d’un mode unique, le mode majeur, avec son dérivé, le mode mineur, et leurs transpositions sur les 12 degrés de la gamme tempérée. La M. est donc le passage d’un ton à un autre, et consiste à asseoir la tonalité sur un degré différent de la gamme, devenu à son tour tonique. Le jeu des M. compense l’uniformité du Mode. Son maniement comporte un grand nombre de procédés, dans l’emploi et l’invention desquels se dénotent l’habileté ou le génie des maîtres.
La modulation s’opère, dans la mélodie, par l’introduction d’accidents, ou de signes d’altération, qui amènent et fixent la nouvelle tonalité :
dans l’harmonie, par l’emploi d’un
ou plusieurs accords de transition
qui annulent le caractère de la tonalité
primitive et lui substituent celui du
nouveau ton choisi :
Le ton qui sert de point de départ est appelé ton primitif ; s’il est ramené après une ou plusieurs M., on le nomme ton principal. On distingue la M. aux tons voisins, qui ne diffèrent du ton primitif que par un accident en plus ou en moins, et qui est aisée et habituelle, de la M. aux tons éloignés, qui s’accomplit par des moyens très variés et qui produit parfois des effets imprévus d’une grande puissance expressive. (Voir l’exemple page suivante.)
Les théoriciens énumèrent la M. passagère, qui touche momentanément une tonalité étrangère pour revenir au ton primitif ou conduire à un troisième ; la M. convergente, qui parcourt plusieurs tons avant de rentrer dans le ton primitif ; la M. divergente, qui aboutit au contraire à l’adoption d’une autre tonalité ; la M. composée, qui procède par accords