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de l’archet un de ses principaux ouvrages, et Baillot a consacré à l’A. 50 pages de sa Méthode (1834). Sous le même titre que Tartini, L. Capet a publié récemment (1915) un ouvrage considérable. Plusieurs signes spéciaux introduits dans la notation se rapportent au mode d’exécution par l’A. ; il est admis que toute série de notes surmontée du signe de liaison doit être jouée d’un seul coup d’A., soit qu’elle se compose en effet de notes liées, soit que les sons doivent être détachés, ce que l’on marque par un point surmontant chaque note sous le signe de liaison. Le tiré de l’A. se prescrit par 𝆪, le poussé, par V. Les lettres T, M et P indiquent à l’exécutant qu’il doit faire usage du talon, du milieu ou de la pointe de l’A. || Par abrév., on dit parfois archets pour désigner les instruments à A. ou ceux qui en jouent : « cet orchestre compte d’excellents A. » ; « un quatuor d’A. ». Cette dernière locution est la traduction littérale de l’allemand Streichquartett.

Archettiste, n. m. Celui qui fabrique des archets.

Archiluth, n. m., trad. de l’ital. arciliuto. Instr. à cordes pincées, à manche, formé par l’agrandissement du luth. Son invention, attribuée à Antonio Naldi, dit le Bardella, de Florence, et revendiquée en faveur de Piccinnini, luthiste de Padoue, eut lieu dans les dernières années du xvie siècle, époque où l’on exigeait pour l’accompagnement des instruments plus puissants. À cet effet, l’on imagina d’allonger le manche du luth par l’addition d’un second manche supportant une série de 6 à 8 cordes, simples ou doubles, qui, passant en dehors de la touche, étaient pincées à vide et procuraient au grave les sons d’une octave. Les dimensions de l’A. étaient d’ailleurs variables, et l’on en connaît des exemplaires qui dépassent de peu un mètre de longueur totale, tandis que d’autres atteignent 2 mètres. Dans les « concerts de luths », que mentionnent souvent les descriptions de ballets de cour, l’A. jouait le rôle de basse. Il différait sensiblement du théorbe, également formé par un agrandissement du luth, mais il se confondait, à peu de détails près, avec le chitarrone. (Voy. Luth, Théorbe.)

Arco, n. m. ital., = archet. On indique par ce mot le retour à l’emploi de l’archet, après un passage en pizzicati.

Argent, n. m. Métal précieux employé pour la fabrication des flûtes et des trompettes destinées à des usages d’apparat. La possession de trompettes d’argent était un luxe grandement admiré au moyen âge, et dont s’enorgueillissaient les gildes flamandes. Les chroniqueurs mentionnèrent la présence de plus de 120 de ces instruments dans le cortège de l’entrée de Philippe le Bon à Bruges, en 1430. On construisit aussi des orgues à tuyaux d’argent, telles que celles du palais impérial de Constantinople au ixe siècle, ou, plus tard, celles que donna Louis xi à la cathédrale de N.-D. d’Embrun.

Argentin, adj. 2 g. Qualité d’un son clair et aigu, rappelant celui des flûtes et des clochettes d’argent.

Aria, n. f. ital., = air (voy. ce mot).

Ariette, n. f. Diminutif d’aria. Petit air, de style tempéré ou léger et de dimensions restreintes. Brossard (1703) le dit divisé en deux reprises ou se reprenant comme un rondeau. Les petits opéras français mêlés de scènes parlées furent tout d’abord appelés « comédies à ariettes ». Ce fut le titre porté par les ouvrages de Grétry, de Monsigny, de Dalayrac. (Voy. Opéra-Comique.)

Arigot, n. m. Ancienne variété de flageolet à 6 trous, en usage au xvie s. dans l’armée française. On l’associait au tambour, et on le sonnait « à plaisir », en improvisant, d’après des modèles consacrés, de petits dessins mélodiques que l’on s’arrangeait pour faire « tomber en cadence avec le son du tambour ». (Voy. Larigot.)

Arioso, n. m. ital. Air de courtes dimensions dont la forme et le caractère sont ceux d’un récitatif mélodique. Les Cantates de Bach et ses Passions en offrent de magnifiques exemples, où la déclamation du récit se fait chantante et expressive et s’accompagne de dessins variés. Un morceau longtemps célèbre du Prophète, de Meyerbeer (1849), le solo de Fidès : « Ah ! mon fils, sois béni », porte le titre d’Arioso. (Voy. Air, Récitatif.)

Armature, n. f. Disposition, dans le corps des instruments à cordes, des pièces dites âme, barre, tasseaux, etc., qui en assurent la fixité et la solidité || Synonyme d’armure (voy. ce mot).

Armer, v. tr. Armer la clef est l’acte de garnir la portée des signes