nécessaires pour indiquer la tonalité.
Armure, n. f. Réunion en tête de la portée, après la clef et avant le chiffre de mesure, des accidents qui expriment les altérations constitutives du ton du morceau. Les signes ainsi placés ont une action permanente, qui subsiste, sauf les altérations accidentelles, jusqu’à un changement d’A. On reconnaît le ton du morceau par l’A. de la clef, qui est la même pour le ton majeur et son relatif mineur. Les dièses constitutifs du ton s’inscrivent en montant, et les bémols, en descendant de quinte en quinte, selon l’enchaînement des tonalités :
Il était d’usage, aux xviie et xviiie s., de répéter l’accident à l’A. de la clef sur les deux lignes correspondant aux notes dont la tonalité exigeait l’altération :
On se dispensait quelquefois, dans les copies ms., de répéter l’A. à chaque portée de la même page. || L’usage des instruments à vent dits transpositeurs entraîne l’emploi d’A. conventionnelles qui répondent au doigté de l’instrument, mais non à la tonalité du morceau, et qui jettent une grande complication dans la partition d’orchestre. Un instrument en si ♭, par ex., fait entendre le si ♭ lorsque sa notation indique un ut et sonne en conséquence soit à la seconde majeure au-dessous, soit à la 7e mineure au-dessus de la note écrite. Son A. comporte deux bémols en moins ou deux dièses en plus que le ton réel. La concordance de l’A. réelle et de l’A. conventionnelle s’établit en des tableaux que fournissent pour chaque variété d’instruments transpositeurs les traités d’instrumentation. Ex. :
etc. |
La fréquence des modulations, dans la musique moderne, en multipliant les changement d’A. et les altérations accidentelles a créé des difficultés de lecture que quelques compositeurs contemporains ont écartées par la suppression pure et simple de l’A. Parmi les œuvres ainsi notées, on peut citer le Psaume LVII, de Ch. Tournemire (1912), et le trois premiers numéros des Goyescas, pour piano, de Enrique Granados (1912). (Voy. Instruments à vent, Partition, Tonalité, Transposition.)
Arpège, n. m. Exécution successive et non simultanée des notes d’un accord. Le mot, qui dérive du jeu de la harpe, s’écrivait autrefois avec une H. L’A. ou arpègement figurait aux xviie et xviiie s. parmi les ornements que le compositeur prescrivait par des signes variables ou que l’exécutant introduisait à son gré. D’Anglebert (1689) et Rameau (1731) en France, Gottlieb Muffat (1727) en Allemagne, Dieupart († 1740) en Angleterre le marquent par une barre oblique traversant la queue de la note inférieure ou supérieure, selon que l’arpège doit s’exécuter en montant ou en descendant :
Chambonnières (1670), Couperin (1717), en France, Fischer (1696) et Bach, en Allemagne, emploient un trait vertical ondulé qu’ils placent avant l’accord et qu’ils terminent par un crochet tracé à la base ou au sommet, selon le sens à donner à l’arpègement. Ce signe, sans le crochet, a prévalu dans l’usage moderne, où il figure toujours l’A. ascendant. L’A. s’exécute sur tous les instruments, mais convient particulièrement à quelques-uns. Il se produit soit en