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l’intérêt des éditeurs, qui exploitent le succès commercial d’une œuvre en la débitant par tranches appropriées à tous les goûts, à tous les instruments et à tous les degrés de virtuosité. On doit compter aussi comme un facteur important la rareté des œuvres originales écrites pour certains instruments ou certains groupes d’instruments et notamment pour les orchestres militaires et les fanfares civiles, dont le répertoire ne s’alimente guère que d’A. (Voy. Adaptation, Réalisation, Réduction, Transcription.)

Arranger, v. tr. Opérer l’arrangement d’une œuvre musicale.

Arrangeur, n. m. Celui qui transcrit, adapte, remanie une œuvre musicale. Les méfaits de Lachnith, Castil-Blaze et autres ont jeté sur ce mot un discrédit qui en a restreint l’usage.

Arsis, n. f. Terme de métrique ancienne, désignant, chez les Grecs, la partie faible du pied, adopté par les grammairiens romains et les théoriciens du chant grégorien pour exprimer l’élévation de la voix sur l’accent tonique. En l’appliquant au battement de la mesure, il faut se souvenir que l’A. était bien le temps levé, mais marquait le temps fort, contrairement à l’usage moderne, d’après lequel le temps fort coïncide avec le frappé, ou thesis. Chez les anciens contrepointistes, un canon « per arsin et thesin » est celui dont le sujet se reproduit à l’état de renversement dans la réponse.

Art, n. m. Dans le sens général et absolu, recherche et mise en œuvre des moyens d’expression de la beauté. Dans le sens spécial et particulier à chaque direction de l’esprit ainsi qu’à chaque catégorie de moyens, mise en œuvre des procédés propres à ce mode. La théorie musicale, ou plus exactement la théorie mathématique de la musique, à peu près réduite aux calculs de la division de l’octave, faisait partie, au moyen âge, de l’enseignement des sept arts libéraux, où elle se rangeait dans le Quadrivium, à la suite de l’arithmétique. De nos jours, l’A. musical est séparé des beaux-arts, appellation réservée aux diverses branches des arts plastiques. Il embrasse dans sa vaste étendue la théorie et la pratique de la composition, du chant et du jeu des instruments. Ses divisions font l’objet d’ouvrages séparés auxquels leurs auteurs donnent volontiers pour titres l’A. du chant, l’A. du violon, de l’archet, du piano, l’A. de la fugue, l’A. de moduler, de diriger, l’A. du facteur d’orgues, etc.

Articulation, n. f. Division du son vocal en segments distincts, associés ou non à des syllabes. L’A. est effectuée par l’action combinée du voile du palais, de la langue, des dents et des lèvres, dont la conformation, variable selon les individus, influe sur sa netteté. Les anciens chanteurs italiens n’enseignaient l’A. qu’après la pose de la voix et la vocalisation sur les trois voyelles. L’A. est différente de la prononciation en ce que celle-ci est relative à chaque idiome séparé, tandis que l’A. est commune à toutes les langues. Dans le jeu des instruments à vent, l’A. consiste en une manière nette et claire de distinguer les sons les uns des autres. Elle se réalise par un souffle bien réglé et, pour les instruments à embouchure, par le mouvement approprié des lèvres.

Articuler, v. tr. Faire distinctement reconnaître chaque son.

Artifice, n. m. « Industrieuse combinaison de moyens », selon Littré. Les théoriciens modernes rangent sous ce nom les procédés de composition par lesquels des notes étrangères à l’harmonie y sont introduites pour les préparer, résoudre, relier ou orner les parties mélodiques ou les successions d’accords. Ce qui reste aujourd’hui des anciens agréments, l’anticipation, l’appoggiature, le grupetto, le mordant, le port de voix, est rangé avec les broderies, l’échappée, les notes de passages et la syncope, parmi les A. mélodiques. Ce que les historiens appellent « les A. des Néerlandais » était plus vaste et plus compliqué. C’était l’ensemble des procédés contrepointiques que les compositeurs franco-belges des xve et xvie s. avaient portés à leur plus haut point de raffinement et qu’ils se plaisaient quelquefois à exprimer en véritables énigmes de notation. L’apparence bizarre de quelques-uns de ces A. et les difficultés de lecture de la notation proportionnelle ont porté certains écrivains à n’y voir qu’un étalage pédant de formules vides, alors qu’il s’agissait des jeux subtils d’artistes d’une habileté extrême. (Voy. Canon, Contrepoint.)

Artiste, n. 2 g. Celui, celle qui fait profession d’exercer l’art du compositeur ou de l’exécutant. Par extension, celui, celle qui a un profond sentiment de l’art, tout en ne s’y consacrant pas lui-même.

As. Nom allem. du la bémol.

Ascendant, adj. 2 g. Qui va en montant, en progressant du grave à l’aigu.