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final donna gain de cause à Peters et Miroglio, et fit défense de les troubler dans le prêt et la location des exemplaires de musique qu’ils avaient achetés et payés. Leur initiative ne tarda point à susciter des imitateurs. Au sortir de la période révolutionnaire, en 1802, trois établissements du même genre existaient à Paris. L’usage de l’A. musical est aujourd’hui universellement répandu et favorise le goût et l’exercice de la lecture chez les élèves et les amateurs en même temps qu’il sert les intérêts de l’édition musicale, par la diffusion des publications.

Aboyer, v. intr. Se dit du chien qui crie et, par dérision, du mauvais chanteur, dont la voix procède par éclats de sonorité.

Abrégé, n. m. Mécanisme qui met en communication les claviers de l’orgue avec les soupapes des sommiers.

Abréviation, n. f. Signe ou formule exprimant en peu d’espace un ou plusieurs mots ou un élément du dessin musical. Les formules composées de lettres seront appliquées à leur ordre alphabétique. Les signes les plus usités concernent :

1o la Répétition d’un dessin de remplissage ou d’accompagnement, batterie, arpège, etc. On l’indique par une barre oblique simple, double ou triple, selon que le fragment à répéter se compose de croches, doubles croches, etc. :


\relative c
{
\key c \major
\clef F
\repeat percent 2 { c8 e g c } \bar "||"
\repeat percent 2 { c,16 e g c } \bar "|."
}

Si le même dessin doit se répéter pendant une ou plusieurs mesures entières, le signe peut n’être figuré qu’une fois par mesure ou une fois pour toutes, avec chiffre indicatif du nombre de mesures que doit occuper sa répétition ; on y ajoute quelquefois deux points, dans une acception analogue à celle des points de reprise (voy. Reprise) :

2o le Redoublement d’une partie à l’octave ; on l’indique par le même procédé, avec ou sans addition de l’abréviation 8va (à l’octave), ou du mot simili ;

3o le Transport d’un dessin à l’octave supérieure ou inférieure ; il se prescrit par le chiffre 8va suivi d’une ligne de tirets, qui en prolonge l’effet jusqu’au point désigné par un petit trait vertical, avec ou sans le mot loco = « en son lieu » :


\language "italiano"
melody = \relative do'' {
  \clef treble
  \key fa \major
  \time 2/4
  \omit Staff.TimeSignature
  do16 fa sol la  \ottava #1 do fa sol la | sol la sol fa \ottava #0 re sib do la |
}
\score {
  <<
    \new Voice = "mel"
    { \melody }
  >>
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    indent = 0.0\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
   \midi {  }

}
\header { tagline = ##f}
\paper {
  print-page-number = ##f
}
(Chopin, Étude, op. 10, n° 8.)

4o le Tremolo ; on le marque par un ou plusieurs petits traits qui traversent la queue de la note à répéter et dont le nombre indique la valeur en croches, doubles croches, etc. :


\language "italiano"
melody = \relative do'' {
  \clef treble
  \key fa \major
  \time 4/4
  \omit Staff.TimeSignature
  s4 sol2:8 s4 \bar "||" s4 <sol mi>:16 s4 \bar "||" s4 \repeat tremolo 4 { mi16 sol } s4 \bar "||" \break
}
\score {
  <<
    \new Voice = "mel"
    { \melody }
  >>
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    indent = 0.0\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
    line-width = #120
  }
   \midi {  }

}
\header { tagline = ##f}
\paper {
  print-page-number = ##f
}

\language "italiano"
melody = \relative do' {
  \clef treble
  \key mib \major
  \time 3/4
    \override Staff.TimeSignature.transparent = ##t
   mib4:16 sol:16 \stemUp sib:16 | \stemNeutral mib:16 sol:16 sib:16 | sib8:16 lab:16 fa:16 re:16 sib:16 lab:16 |
}
\score {
  <<
    \new Voice = "mel"
    { \melody }
  >>
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    indent = 0.0\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
    line-width = #120
  }
   \midi {  }

}
\header { tagline = ##f}
\paper {
  print-page-number = ##f
}

Académie, n. f. 1. Compagnie de personnes s’occupant de littérature, de science ou d’art. La renaissance des études gréco-latines, au xvie s., fit surgir, principalement en Italie, de nombreux groupements de lettrés et d’érudits, désignés, en souvenir des jardins d’Académus, près d’Athènes, où se réunissaient les disciples de Platon, par le nom d’Académies, et distingués les uns des autres par des titres souvent singuliers : A. dei Gelati, dei Eccitati, dei Immobili, etc. Une place fut faite immédiatement à la musique par la plupart de ces sociétés, tant dans leurs doctes entretiens que dans les séances mêlées de concerts où se trouvaient conviés des auditeurs de choix. À Venise, en 1558, l’A. della’ Fama s’illustrait par le concours de Zarlino et d’Andrea Gabrieli. Ce fut dans l’A. présidée à Florence par le comte Bardi que, sous le prétexte illusoire d’une rénovation de la tragédie antique, furent réalisés les premiers essais du « style représentatif », d’où allait naître l’opéra. Dès 1600, l’A. dei Intrepidi, à Ferrare, organisait des représentations avec musique. Pendant tout le xviie et le xviiie s., le monde littéraire et musical de l’Italie montra en faveur des A. une « violente passion ». Il n’était guère de ville, si petite fût-elle, qui ne possédât la sienne. Bologne, à elle seule, en comptait une trentaine, dont quatre exclusivement musicales ; la plus célèbre et la plus durable fut celle des Filarmonici, fondée en 1675 et dont les statuts furent renouvelés en 1854 ; elle