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DICTIONNAIRE
PRATIQUE ET HISTORIQUE
DE LA MUSIQUE


A


A. Première lettre de l’alphabet, figurant le premier degré de l’échelle dans la notation alphabétique. || Nom de la note la chez les peuples qui n’ont pas adopté les dénominations guidoniennes. || Lettre initiale du mot Alto, servant d’abréviation pour désigner la voix ou l’instrument de ce nom dans l’énumération des parties que comporte une pièce de musique : S. A. T. = soprano, alto (contralto) et ténor ; V. A. B. = violon, alto et basse (Voy. Gamme et Notation alphabétique.)

Abaissement, n. m. Diminution de la hauteur du son. || Descente de l’accord d’un instrument au-dessous du point normal. || Transposition d’un morceau à un ou plusieurs degrés au-dessous du ton primitif. || Fléchissement de la voix pendant l’exécution.

Abaisser, v. tr. Faire descendre le ton d’un morceau ou l’accord d’un instrument. || Faire céder par la pression les touches ou les pistons d’un instrument.

Abat-son, n. m., plur. abat-son. Assemblage de lamelles de bois ou de métal inclinées d’arrière en avant et placées transversalement dans les ouvertures d’un clocher pour rabattre vers le sol les vibrations du son des cloches.

A battuta. Loc ital. indiquant le retour à l’observation de la mesure battue, après un passage d’exécution libre.

Abat-vent, n. m. Synonyme d’abat-son.

Abat-voix, n. m. Petit auvent ou dais placé au-dessus de la chaire à prêcher, pour rabattre vers l’auditoire la voix de l’orateur.

Abbellimenti, n. m. plus. ital., littér. embellissements. Ornements mélodiques traditionnels ou improvisés que les chanteurs d’église italiens des xviie et xviiie s. avaient coutume d’ajouter à certains morceaux de musique religieuse, tels que le Miserere d’Allegri.

Aboiement, n. m. Cri du chien. Méhul l’a imité par une appogiature descendante, dans l’ouverture de La Chasse du jeune Henri, et Haydn, dans Les Saisons, par un « coulé » des trombones :


\relative c'
{
\omit Staff.TimeSignature
\key es \major
\autoBeamOff
\clef treble
\set Staff.midiInstrument = #"trombone"
\grace {es16 [f]} g4
}

Abonnement musical. n. m. Convention à des prix et selon des délais d’échange déterminés, pour la location de morceaux de musique. C’est en 1765 que le peintre flamand Antoine de Peters, prenant pour associé un violoniste italien, J.-B. Miroglio le jeune, imagina d’ouvrir à Paris un Bureau d’A. musical, à l’instant des magasins littéraires qui fonctionnaient déjà pour la location des journaux et des livres. Son entreprise souleva une vive opposition de la part des éditeurs et marchands de musique portés tout d’abord à la regarder comme préjudiciable à la vente. Un procès lui fut intenté, qui se poursuivit pendant deux ans devant plusieurs juridictions et dans lequel d’habiles plaideurs entraînèrent comme « intervenants » plus de trois cents musiciens. L’arrêt