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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/92

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Au frontispice des pièces gravées pendant le xvie s., on ne trouve que les indications générales de Superius ou dessus, Discantus ou Alto, Ténor, Bassus ; ces mots ne désignent pas tant le genre de voix que leur rôle dans l’édifice harmonique, et c’est en réalité par le choix et la position des clefs que l’on est renseigné sur la voix à laquelle une partie est destinée. La multiplicité des clefs, qui n’embarrassait nullement les exécutants d’autrefois, rompus à cet exercice, est une des difficultés qui éloignent aujourd’hui beaucoup de musiciens de l’étude des œuvres anciennes en éditions originales. L’usage a constamment tendu à réduire le nombre des clefs. Leur suppression ou leur réduction a un signe unique et immuable ont été proposées à maintes reprises par des auteurs bien intentionnés, mais dont l’horizon se limitait à l’enseignement musical primaire ; aussi leurs tentatives plus nocives qu’utiles n’ont-elles pas obtenu les résultats qu’ils en espéraient. La majorité des chanteurs et des instrumentistes actuels ne connaît plus que la clef de sol 2e ligne, pour les octaves aiguës, et la clef de fa 4e ligne, pour les octaves graves. On y joint pour l’alto et la région supérieure du violoncelle la clef d’ut 3e ligne, qui a été abandonnée pour la voix de ténor, bien qu’elle en exprime seule réellement l’étendue. Ces trois clefs se partagent symétriquement une portée générale de onze lignes, où l’ut aigu de la clef de fa et l’ut grave de la clef de sol se confondent sur une ligne supplémentaire devenue ligne centrale de la portée qui reçoit la clef d’ut :

Pour tenir lieu de cette clef dans la notation de la partie de ténor, on a imaginé récemment en Italie de nouvelles formes graphiques de la clef de sol, faisant souvenir que les notes inscrites sonnent une octave plus bas :

La notation spéciale au chant grégorien a conservé, pour éviter ou restreindre l’emploi des lignes supplémentaires, trois positions pour la clef d’ut et deux pour la clef de fa. La forme de la clef d’ut est restée visiblement celle de la lettre C ; pour la clef de fa, on a conservé le même signe, en lui accolant une figure de note à queue :

|| 2. Dans la facture des instruments à vent, les clefs sont des pièces mobiles faisant l’office de soupapes et servant à ouvrir ou fermer, sous l’action des doigts, les ouvertures percées dans le tube de l’instrument. (Voy. Notation, Solfège, Transposition, Voix.)

Clerc, n. m. Membre du clergé. || Plus spécialement, le premier des ordres ecclésiastiques, par lequel on recrutait autrefois les chanteurs d’église.

Clergeon, n. m. (diminutif de clerc). Ancien nom des enfants de chœur, dans la province ecclésiastique de Lyon.

Climacus, n. m. Figure de la notation neumatique, maintenue dans la notation moderne du chant grégorien pour exprimer une succession d’au moins trois sons descendants sur une même syllabe ; elle est formée d’une virga suivie de points, lozangés ou non :

Clique, n. f. Dans le langage militaire, nom donné à la bande des tambours et des clairons d’un régiment, qui exécute les batteries et sonneries d’ordonnance et qui précède le corps de musique, en tête de la troupe en marche.

Cliquetis, n. m. Bruit engendré par l’entrechoquement d’armes ou d’objets métalliques.

Cliquette, n. f. Planchette supportant une poignée mobile en métal, qui la frappe en se rabattant à droite et à gauche dès qu’on lui imprime une saccade. Le bruit de ces chocs répétés servait autrefois d’annonce aux marchands d’oublies. || Bâtonnets réunis par une charnière de cuir ou de métal, produisant par les mêmes moyens un bruit analogue, qu’il était ordonné aux lépreux de faire entendre pour prévenir de leur approche. On a souvent confondu les nom des Cl. et des claquettes (voy. ce mot).

Clivis, n. f. Figure de la notation neumatique, conservée dans la notation grégorienne pour exprimer deux sons qui se succèdent en descendant,