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Antoine Oggiati[1]. Quelques-uns prétendent qu’elle fut enrichie aux dépens de celle de Pinelli : elle renfermait, dit-on, au milieu du 17e siècle, 42,000 volumes et quantité de manuscrits, sans compter ce qu’on y a ajouté depuis.

Moyen âge (bibliothèques du). Les barbares qui inondèrent l’Europe détruisirent les bibliothèques et les livres en général ; leur fureur fut presque incroyable, et causa la perte irréparable d’un nombre infini d’excellens ouvrages. Le premier de ces temps-là qui eut du goût pour les lettres, fut Cassiodore, favori et ministre de Théodoric, roi des goths qui s’établirent en Italie, et qu’on nomma communément ostrogoths. Cassiodore, fatigué du poids du ministère, se retira dans un couvent qu’il fit bâtir, où il consacra le reste de ses jours à la prière et à l’étude : il y fonda une bibliothèque pour l’usage des moines, compagnons de sa solitude. Ce fut à peu près dans le même temps que le pape Hilaire Ier du nom, fonda deux bibliothèques dans l’église de Saint-Étienne, et que le pape Zacharie Ier établit celle de Saint-Pierre, selon Platine. Quelque temps après, Charlemagne fonda la sienne à l’ile Barbe, près de Lyon. Paradin dit qu’il l’enrichit d’un grand nombre de livres magnifiquement reliés ; et Sabellicus aussi-bien que Palmérius, assurent qu’il y mit un manuscrit des œuvres de saint Denys, dont l’empereur de Constantinople lui avait fait présent. Il fonda encore en Allemagne plusieurs colléges avec des bibliothèques pour l’instruction de la jeunesse, entr’autres une à Saint-Gall en Suisse, qui était fort estimée. Le roi Pepin en fonda une à Fulde, par le conseil de saint Boniface, l’apôtre de l’Allemagne. Ce fut dans ce célèbre monastère que Raban-Maur et Hildebert vécurent et étudièrent dans

  1. Montfaucon dit que l’on conserve dans cette bibliothèque un manuscrit en papier d’Égypte, qui contient quelques livres des antiquités judaïques de Josephe, en latin : il croit ce manuscrit du sixième siècle.