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l’autre, qui est celle de l’université, lui a été donnée par Guillaume Ier, prince d’Orange ; elle est fort estimée pour les manuscrits grecs, hébraïques, chaldéens, syriaques, persans, arméniens et russiens que Joseph Scaliger laissa à cette école, où il avait professé plusieurs années. On y voit la bible de Ximénes, que Philippe II avait donnée au prince d’Orange, qui en fit présent à l’université de Leyde. Cette bibliothèque a été augmentée de celle de Holmannus, et surtout de celle du célèbre Isaac Vossius. Cette dernière contenait un grand nombre de manuscrits précieux qui venaient, à ce qu’on croit, du cabinet de la reine Christine de Suède. On y a encore ajouté la bibliothèque de Ruhnken, remarquable par une collection à peu près complette des auteurs classiques et des antiquaires, et par un recueil de manuscrits unique peut-être, et parmi lesquels ou trouve des copies de plusieurs de ceux qui ont été brûlés à l’abbaye de Saint-Germain. On compte dans la bibliothèque de Leyde 40,000 volumes. La bibliothèque publique d’Amsterdam, serait, dit-on, beaucoup plus utile si les livres y étaient arrangés avec plus d’ordre et de méthode. Parmi les autres bibliothèques curieuses des Pays-Bas, on distingue encore celles des jésuites et des dominicains à Anvers ; celle des moines de Saint-Pierre à Gand ; celle de l’abbaye de Gemblours, abondante en anciens manuscrits, auxquels Erasme et plusieurs autres savans ottt toujours eu recours ; celles d’Harderwick, d’Ypres, de Liège, de Louvain, où l’on voit une bible manuscrite que le cardinal Bessarion donna aux docteurs de cette ville, en reconnaissance de la bonne réception qu’ils lui avaient faite ; enfin celle d’Utrecht, de Zutphen, de Middelbourg, etc.

Pergame (bibliothèque des rois de). Elle fut fondée par Eumènes et Attalus : animés par un esprit d’émulation, ces princes firent tous leurs efforts pour égaler la grandeur et la magnificence des rois d’Égypte, et surtout en amassant