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M. Bernard en est bibliothécaire : elle est composée de 80,000 volumes et de beaucoup de dessins précieux. Ce que l’on y voit de plus curieux, est un manuscrit in-folio qui provient des anciens sophis de Perse : il est parfaitement conservé, d’une richesse extraordinaire et recouvert d’une étoffe d’or. Ce livre, envoyé dernièrement des Grandes-Indes au roi, a coûté 1 500 livres slerlings (36,000 francs).

Romains (bibliothèques des). Dans les premiers temps de Rome, les romains n’avaient point de livres, et par conséquent point de bibliothèques ; par la suite ils en eurent de deux sortes ; les unes publiques, les autres particulières : dans les premières, étaient les édits et les lois touchant la police et le gouvernement de l’état ; les autres étaient celles que chaque particulier formait dans sa maison, comme celle que Paul-Émile apporta de Macédoine après la défaite de Persée. Il y avait aussi des bibliothèques sacrées qui regardaient la religion des romains, et qui dépendaient entièrement des pontifes des augures : elles étaient ordinairement composées des livres sybillins, des livres pontificaux, des livres rituels, des livres des augures, des aruspices, des livres achérontiques, des livres fulminans et des livres fatals. Voilà à peu près ce que l’on sait des bibliothèques publiques des romains. À l’égard des bibliothèques particulières, il est certain qu’aucune nation n’a eu plus d’occasions, ni plus d’avantages pour en avoir de considérables, que les romains, puisqu’ils étaient les maîtres de la plus grande partie du monde connu pour lors. L’histoire nous apprend qu’à la prise de Carthage, le sénat fit présent à la famille de Régulus de tous les livres qu’on avait trouvés dans cette ville, et qu’il fit traduire en latin vingt-huit volumes composés par Magon, carthaginois, sur l’agriculture. Plutarque assure que Paul-Émile distribua à ses enfans la bibliothèque de Persée, roi de Macédoine, qu’il mena en triomphe à Rome : mais Isidore dit positivement qu’il la donna au