Page:Dictionnaire raisonné de bibliologie Tome 1.djvu/144

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grand degré de perfection. Il est bien à souhaiter qu’une bonne traduction en enrichisse la littérature française. L’original est en allemand.

BROCARIO (Arnoult-Guillaume de). Cet imprimeur espagnol, qui travaillait à l’université d’Alcala au commencement du 16e siècle, est principalement connu par l’impression de la fameuse Polyglotte de Ximénès, archevêque de Tolède. Cette bible, appelée Biblia complutensis[1], est composée de 6 gros volumes in-folio. Elle a été finie en 1517. Elle ne contient que quatre langues : l’hébreu, le chaldéen, le grec et le latin. Les trois derniers textes sont, dit-on, altérés, et il n’y a que l’hébreu qui soit demeuré dans sa pureté. Chaque page de l’Ancien et du Nouveau Testament est partagée en trois colonnes. Dans l’Ancien, la première colonne contient le texte hébreu ; celle du milieu, la vulgate ; la troisième, le grec des Septante, et le texte chaldéen est placé à la marge intérieure, avec la version latine vis-à-vis. La vulgate est en caractères gothiques. Le cardinal Ximénès a dû dépenser, pour cet ouvrage, des sommes immenses, si l’on en croit Alphonse Zamora, qui assure que sept manuscrits hébreux ont coûté quatre mille écus d’or au cardinal. Malinkrot dit que Ximénès appela autour de lui un grand nombre de savans de toutes les parties de l’Europe et de l’Asie, pour le seconder dans son entreprise. Parmi les grecs, on comptait Démétrius Cretensis, Antonius Nebrissenus, Lopez de Astuniga, Terdianus Pinciamis. Tous étaient professeurs des langues grecque et latine, et célèbres par leurs ouvrages. Les professeurs de la langue hébraïque étaient Alphonsius Médicus, Paulus Coronellus,

  1. C’est-à-dire, Bible d’Alcala, ville et université d’Espagne, où elle a été imprimée. Alcala, en latin Complutum.