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çaise au 17e siècle. On lui doit le Saint Ambroise des bénédictins, 1686 et 1690, 2 vol. in-fol., ainsi que beaucoup d’autres belles éditions. Il savait très-bien choisir les livres qu’il imprimait, revoyait lui-même les épreuves, et ne se servait que de beaux caractères.

COLINES (Simon de). Imprimeur français du 16e siècle. Il succéda à Henri-Étienne, dont il épousa la veuve : il est un des plus habiles imprimeurs anciens dont la France s’honore ; ne négligeant rien de ce qui pouvait contribuer à la beauté de ses éditions, il choisissait avec soin ses caractères, comme on le voit par la netteté des éditions françaises, latines, grecques et hébraïques qu’il a données[1]. Il passe pour avoir introduit en France l’usage du caractère italique dont Alde-Manuce est l’inventeur. On se servait auparavant de caractères assez approchans de la forme gothique, tels que ceux de plusieurs livres imprimés par Verard, et de quelques préfaces de Colines lui-même. C’est dans ce temps-là qu’on laissait entre les lignes (des ouvrages de théologie et de droit surtout) un espace assez grand pour que les élèves pussent écrire les explications de leurs maîtres. Cette manière d’imprimer était déjà en usage avant 1500 : son utilité fut cause que l’on s’en servit dans l’impression des ouvrages classiques. Groninger imprima ainsi Horace en 1496, et Térence en 1498 ; mais on a, depuis le 16e siècle, abandonné cette manière de disposer les lignes. Colines a imprimé un grand nombre d’ouvrages sur lesquels on peut consulter les Annales typograhpiques de Maittaire. Il corrigeait avec grand soin ses épreuves. C’est à Meaux qu’il

  1. Cependant les premières éditions grecques qu’il publia en 1521, ne sont ni belles ni correctes : mais bientôt il répara cette négligence en se procurant les caractères qui lui manquaient.