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acheteurs séduits par l’amorce illusoire du bon marché ; il signale surtout Trattner, à Vienne ; Schmieder, à Carlsruhe ; Kegel, à Frankental ; Tennefeger, à Reutlingen ; Gasel, à Brünn, etc. Ensuite il fait voir combien les éditions contrefaites sont négligées, pleines de fautes et d’omissions. Pour tromper l’espoir des contrefacteurs, dit Bertrand-Quinquet[1], il faut imprimer bien et correctement, employer de beaux caractères, du beau papier, se contenter d’un gain honnête et médiocre ; alors il n’y a plus de bénéfice pour le contrefacteur ; alors plus de contrefaçons. Si un auteur ou un éditeur veulent avoir le droit de poursuivre un contrefacteur, ils doivent, conformément à la loi du 19 juillet 1793 (an 2 de la république), déposer à la bibliothèque nationale deux exemplaires de leur ouvrage, et en prendre un reçu signé par le bibliothécaire ; alors les contrefacteurs poursuivis et convaincus seront tenus de payer au véritable propriétaire une somme équivalente du prix de trois mille exemplaires de l’édition originale, et les débitans non-contrefacteurs seront condamnés à une somme équivalente au prix de cinq cents exemplaires. Si cette loi s’exécutait ponctuellement, le nombre des contrefacteurs diminuerait.

CORDELETTES. Dans le temps où l’écriture était encore inconnue à la Chine, on employait des cordelettes dont les nœuds différens servaient, par leur distance et leurs divers assemblages, à marquer les événemens dont on voulait conserver le souvenir. On peut les comparer aux quipos des péruviens. Les écrivains chinois attribuent l’invention de ces cordelettes à Soui-Gin-Chi, prince antérieur à Fo-Hi. Confucius en a parlé dans le traité Hi-tsé, ou

  1. Traité de l’imprimerie, page 258.