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mort en 1631. Il fut célèbre par son amour pour les livres : littérateur érudit, il composa une bibliothèque précieuse par les manuscrits excellens qu’il y réunit ; manuscrits d’autant plus précieux qu’ils sont les restes échappés à la fureur brutale de ceux qui pillèrent les monastères sous Henri VIII. Un héritier de la famille de ce savant fit présent à la couronne d’Angleterre de cette collection et de la maison où elle était placée. Smith publia, en 1696, le catalogue de ce recueil sous le titre de Catalogus librorum MSS. bibliothecæ cottonianæ. Elle fut réunie ensuite à celle du roi ; mais le feu ayant pris en 1731 à la cheminée d’une chambre placée sous la salle qui renfermait ce trésor d’érudition, il fit tant de ravages en peu de temps, que la plupart des manuscrits de la bibliothèque cottonienne, très-riche en ce genre, fut la proie des flammes : l’eau des pompes dont on se servit pour éteindre l’incendie, gâta tellement ceux que le feu avait épargnés, qu’il n’est plus possible de les lire. C’est à Cotton que les anglais doivent le rétablissement du titre de chevalier baronnet, qu’il déterra dans d’anciennes écritures : ce titre, comme on sait, donne le premier rang après les barons qui sont pairs du royaume. Nous devons parler ici d’un célèbre manuscrit qui se trouve dans la bibliothèque cottonienne, et qu’on a cru jusqu’à ce jour être unique : c’est un manuscrit des évangiles, sur lequel le roi Athelstan ordonna que ses successeurs prêteraient serment à leur sacre : les deux premiers feuillets de saint Mathieu sont teints en pourpre, et les deux ou trois premières pages de chaque évangile sont en lettres d’or capitales. Le titre de cet ouvrage est Harmonia evangelica. Hikes en a donné quelques extraits dans sa Grammaire des langues du Nord. On présumait qu’un autre manuscrit de cet ouvrage devait se trouver en Allemagne ; mais personne ne pouvait l’indiquer : on vient enfin de le découvrir dans une bibliothèque à Bamberg. Le manuscrit paraît être du 8e ou 9e siècle, et contient en 75 pages in-4,