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a entassé, dans cette inepte et absurde compilation, tous les écrits attribués aux anciens auteurs, comme à Xénophon, à Philon, à Bérose, à Fabius Pictor, etc. etc. (Voyez Pseudonymes).

ALOPA. Imprimeur vénitien du 15e siècle. Il possédait très-bien les langues grecque et latine. Le célèbre Jean-André Lascaris, critique et poète renommé de ce temps, qui avait à cœur de faire revivre ces deux langues, le choisit pour son imprimeur, et corrigea lui-méme ses éditions. On a remarqué que toutes les éditions sorties des presses de Laurent-François de Alopa, ont par-tout des lettres capitales fort belles ; ce qui était inconnu jusqu’alors ; car on laissait ordinairement en blanc la place où devaient se trouver les capitales, et on les faisait à la main, soit en couleur, soit relevées en or. Maittaire a parlé des éditions de Alopa dans ses Annales typographiques, surtout de la première de ses éditions, avec une préface de Lascaris, toute en lettres capitales, mêlée de mots grecs. On a de cet imprimeur cinq éditions toutes grecques : la première est de 1494 ; la seconde est de 1496, et les autres sont sans date.

ALPHABET. C’est ainsi qu’on appelle la table, liste ou disposition des caractères, c’est-à-dire, des signes représentant les sons particuliers qui entrent dans la composition des mots d’une langue. Toute nation qui écrit sa langue, a un alphabet qui lui est propre, ou qu’elle a tiré d’une langue plus ancienne. Selon le président Bouhier, l’alphabet grec n’avait d’abord que seize lettres qui avaient été apportées aux grecs par les pélasges ; Cadmus, venant de Phénicie, augmenta cet alphabet, et les ioniens y ayant mis la derniere main, le communiquèrent à tous les grecs. Ce système a peu de partisans, et on en croit plus volontiers Hérodote et Denis d’Halycarnasse ; ils nous apprennent positivement que c’est Cadmus qui a apporté les lettres phéniciennes en Grèce ;