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laires. Les rois des deux premières races et d’une partie de la troisième avaient, comme les empereurs romains, deux sortes d’archives ; les ambulantes (viatoria), et les permanentes (stataria). Il était difficile que les premières ne souffrissent pas de leur instabilité. Daniel rapporte dans son histoire de France, qu’en 1194 les papiers du roi et les registres publics furent pris par les anglais, qui défirent notre arrière-garde. Le trésor des chartres actuel ne peut donc remonter avant Philippe Auguste ; encore en est-on redevable à un nommé Guerin de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, évêque de Senlis, et chancelier de ce prince, qui forma en 1210, le premier recueil du trésor des chartes, où l’on ne trouve rien que depuis Louis-le-Jeune. Éginhard, secrétaire de Charlemagne, recueillit les archives d’Allemagne, qui, étant ambulantes, éprouvèrent le même sort que celles de France. Selon Wageinselius, il reste dans les archives impériales peu d’instrumens publics, non-seulement des temps antérieurs à l’empereur Rodolphe, élu en 1273, mais même du siècle qui l’a suivi, et le code des recès de l’empire ne renferme aucune constitution plus ancienne que celles de Frédéric III, au 15e siècle, si l’on en excepte la Bulle-d’or de Charles IV[1]. C’est sur la fin du 15e siècle


    quand on était attaché au service du roi, il fallait, pour être promu à la cléricature, obtenir un précepte, prœceptum de clericatu ; pour sacrer un nouvel évêque, le roi adressait au métropolitain prœceptum de episcopatu ; après avoir prêté serment de fidélité aux rois de la première race, on en recevait prœceptum de regis antrustione, par lequel le roi prenait sous sa sauve-garde les féaux, etc. Il y avait aussi des préceptes émanés de la puissance pontificale ; mais ils sont moins célèbres que les royaux.

  1. Cette bulle a été donnée en 1356. Barthole la composa ; le style de cette charte est barbare : on commence par y apostropher les sept péchés mortels ; on y prouve la nécessité des sept électeurs par les sept dons