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où François Rosa de Ravennes trouva la philosophie mystique d’Aristote, en arabe, qu’il publia dans la suite. La Boulaye Legoux dit que les habitans de Sabea ne se servent que de trois livres, qui sont : Le livre d’Adam, celui du Divan et le Koran. Un jésuite assure aussi avoir vu une bibliothèque superbe à Alger. Nous ne parlerons point de la prétendue bibliothèque du monastère de Sainte-Croix, sur le mont Amara en Éthiopie[1]. On sait que les éthiopiens ne se soucient guère de littérature profane ; ils ne s’appliquent qu’à la littérature sacrée, qui fut d’abord extraite des livres grecs, et ensuite traduite dans leur langue. Ils sont schismatiques et sectateurs d’Eutyches et de Nestorius[2].

Birmane (bibliothèque). Nous allons prendre dans la relation du major Michel Symes, ce qui est relatif à la bibliothèque impériale établie à Ummerapoura, capitale du royaume d’Ava ou empire des birmans. Le bâtiment qui renferme cette bibliothèque est en briques, élevé sur une terrasse et couvert d’une structure très-compliquée. Il est composé d’une chambre carrée qui est entourée d’une gallerie : l’ambassadeur anglais ne put entrer dans la chambre carrée ; mais le bibliothécaire lui assura qu’elle ne contenait rien autre chose que ce qu’on voyait dans la gallerie, où plusieurs grands coffres, curieusement ornés de dorures et de jaspe, étaient régulièrement rangés contre le mur. Il y en avait à-peu-près cent. Les livres étaient classés par ordre,

  1. Voyez le Manuel bibliographique, pag. 42 et 43.
  2. Eutyches, abbé de Constantinople, soutenait que J. C. n’était purement que Dieu, et qu’il n’avait de l’humanité que l’apparence : il fut condamné par un concile de 448, confirmé par le concile général de Calcédoine en 451. Nestorius, évêque de Constantinople, enseigna en 429 qu’il y avait en J. C. la personne humaine et la personne divine, que la divine unissait les deux natures, non pas hypostatiquement, mais d’une façon morale et mystique ; et delà il concluait que Marie était la mère du Christ, et non pas mère de Dieu. Il fut condamné par le concile d’Ephèse en 431.