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Bologne (bibliothèques de). Il y a, dans cette ville, trois célèbres bibliothèques ; celle du monastère Saint-Michel, remarquable par ses livres et par ses tableaux ; celle de l’église Saint-Laurent, remarquable par ses manuscrits ; et enfin celle des dominicains, où se voit le Pentateuque, qu’une aveugle crédulité dit être écrit de la main d’Esdras, grand-prêtre des juifs, qui vivait 467 ans avant Jesus-Christ. François Tissard dit, dans sa grammaire hébraïque, qu’il l’a vu plusieurs fois, et qu’il est écrit en très-beau caractère sur une seule peau qui est fort longue. Hottinger prouve, par de bonnes raisons, que ce manuscrit ne fut jamais d’Esdras.

Chaldéens et Phéniciens (bibliothèques des). On ne peut douter que les chaldéens et les phéniciens n’aient cultivé les sciences et les arts avec le plus grand succès, et qu’ils n’aient eu de savans ouvrages et de nombreuses collections de livres. Quoique les auteurs ne parlent point des bibliothèques de la Chaldée, il est certain qu’il y en existait, et qu’il y avait des savans dans plus d’un genre, surtout en astronomie, comme on en peut juger par la suite des observations de 1900 ans, que Calisthènes envoya à Aristote après la prise de Babylone par Alexandre. Eusèbe[1] rapporte que les phéniciens étaient très-curieux, dans leurs collections de livres. On n’a point de détails sur les monumens littéraires de ces deux peuples.

Chine (bibliothèques de la). Les chinois passent pour avoir cultivé les sciences de temps immémorial ; par conséquent ils doivent avoir une infinité de livres et de bibliothèques. Les historiens rapportent qu’environ 300 ans avant Jesus-Christ, un empereur de la Chine, nommé Chingius ou Xius, ordonna que tous les livres du royaume fussent brûlés, à l’exception de ceux qui traitaient de la médecine, de l’agriculture et de la divination, s’imaginant par-là faire

  1. De praep. Evangel.