plus habile politique, le plus grand orateur et le plus savant homme de son tems. » Il est curieux de voir un tel monarque, à une époque où les domaines, fermes ou métairies, étaient le seul trésor des rois, s’occuper de régler, dans un capitulaire daté de l’an 800, le compte de la vente des grains, des fourrages, des fruits, des légumes, même des œufs que ces fermes lui produisaient.
CHAPITRE QUATRIÈME.
Depuis le commencement du XI.e siècle, jusqu’à la Révolution.
L’élévation de Hugues Capet au trône, datant de l’an 987, ne termine pas tout-à-fait le 10.e siècle ; mais aucun événement particulier à la province ne signalant sa fin, nous avons du commencer avec le 11.e, le récit des événemens de cette première période du règne des Capétiens.
Nous avons vu, dans le chapitre précédent, la force tenant lieu de droit, autoriser l’usurpation de l’hérédité des fiefs ou bénéfices, et des gouvernemens des provinces et des cités. Ainsi les commandemens ou gouvernemens des villes et des provinces, fonctions amovibles de leur nature, et révocables à la volonté du roi, devinrent la propriété de celui qui s’en trouva pourvu, et l’héritage de ses descendans. Ce qui ne fut, dans l’origine, qu’un droit de la force, que la force pouvait anéantir, fut sanctionné, pour ainsi dire, par la volonté, ou mieux, par la résignation royale, sous le règne de Raoul et sous celui de Hugues Capet.