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LXXXIII
QUATRIÈME ÉPOQUE.


C’est de l’époque à-peu-près du premier de ces deux règnes, vers le milieu du 10.e siècle, qu’on date également l’origine des premiers comtes du Maine. Dans l’historique que nous allons donner de leur administration, nous nous attacherons plus aux événemens et aux faits, qu’aux individus ; au contraire, dans la chronologie de ces mêmes comtes, placée à la suite de celle des évêques, en tête du volume de biographie, nous traiterons davantage de ce qui leur est personnel. On ne doit, nous le répétons, négliger aucune de ces différentes parties de notre travail, si l’on veut bien connaître l’ensemble de l’histoire du Maine et du département.

La souche des comtes héréditaires du Maine n’est qu’imparfaitement connue. On dit qu’un seigneur nommé David, jouissant d’une certaine autorité qu’on ne spécifie pas, habitait le Maine à cette époque (de 957 à 970) ; que ce seigneur, riche et libéral, fonda le chapître de Saint-Pierre de la Cour ; qu’il eût un fils que Hugues-le-Grand, duc de France, tint sur les fonds de baptême, auquel il donna son nom, et plus tard le comté du Maine, qui se trouvait enclavé dans son duché. Ce Hugues, I.er du nom, fils de David, fut le premier comte du Maine qui transmit cette province par hérédité à ses descendans. Ajoutons que l’existence, l’origine et l’histoire du seigneur David, ne paraissent appuyées sur aucun document certain.

988. — Si l’origine de David est peu connue, celle de son prétendu fils Hugues, qu’Oderic Vital fait descendre de la famille de Charlemagne, ne l’est guère davantage. Cependant, on paraît mieux instruit de son histoire : on cite des preuves de sa piété, de sa justice, de sa charité, dans la fondation de plusieurs églises et hôpitaux ; on raconte ses différens et ses guerres, contre les Normands, avec Foulques Nerra, comte d’Anjou, Sigefroy, évêque du Mans, et son frère Yves, comte de Bellême.

C’est à l’occasion de ce dernier différent que l’évêque Sige-