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CXXXVIII
PRÉCIS HISTORIQUE,

tenant prisonnier. Les sièges de Tennie, de Ramefort, place que l’on ne connaît plus et que nous tâcherons de découvrir à l’article Bousse, ceux de Malicorne, de Saint-Ouen-des-Toits, sont faits alternativement, soit par les Français, soit par les Anglais, sans que ces faits d’armes, et les différentes rencontres qui ont lieu en rase campagne, puissent rien décider en faveur du prince légitime ou de son compétiteur. La surprise du château du Mans par les Français, et l’atroce vengeance du comte de Suffolck qui fait trancher la tête à ceux des habitans qui y avaient pris part, n’ont d’autre effet que de rendre le nom anglais plus odieux dans le pays.

Le siège du Lude par les français, qui font une nouvelle tentative sur le Mans, ceux de Laval par les deux partis alternativement, et plusieurs autres affaires peu importantes ont lieu de 1426 à 1430.

Ambroise de Loré ayant été appelé pour accompagner Jeanne-d’Arc, allant au secours d’Orléans, la défense de l’importante place de Saint-Cénéric ou Saint-Célerin, près Alençon, dont ce capitaine était gouverneur, fut confiée par lui à l’un de ses lieutenans nommé Jean Armange, et à un écuyer du pays, appelé Henri de Villeblanche. Il est impossible de faire plus d’efforts que n’en firent les Anglais pour s’emparer de ce château, ni d’opposer une résistance plus courageuse et plus opiniâtre que celle du gouverneur Armange. Les anciens eussent placé un tel homme au rang de leurs demi-dieux : à peine son nom est-il connu dans notre pays !

Ambroise de Loré, revenu dans le Maine, en 1431, avec le titre de maréchal des armées du duc d’Anjou, lieutenant-général pour le roi dans la province, ayant rassemblé des troupes pour dégager le château de Saint-Cénéric, assiégé pour la quatrième fois, est fait prisonnier par l’ennemi : mais, loin que cet événement décourage ses soldats, comme il arrive trop souvent en pareil cas, il exalte leur courage, les fait pénétrer au milieu des Anglais jusqu’à ce qu’ils aient