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CXXXIX
QUATRIÈME ÉPOQUE.

trouvé et délivré leur général : battus, les Anglais lèvent le siège et sont poursuivis par l’intrépide Armange, qui, dans le troisième siège qu’il avait soutenu, avait repoussé huit assauts et fait autant de sorties sur l’ennemi.

Ambroise de Loré, à peine guéri de ses blessures, veut se venger de sa courte captivité par un trait d’audace, Il part, suivi d’une troupe d’élite, s’avance et perce jusqu’au faubourg de S.-Etienne de Caen, alors sous la domination anglaise, pille les plus riches marchandises de la foire de S. Michel, qui y était ouverte, et rentre au bout de huit jours dans le fort de S.-Cénéric, conduisant trois mille prisonniers, sans compter un millier de vieillards, de femmes, d’enfans, et d’ecclésiastiques, qu’il avait renvoyés sans rançon, procédé généreux et inusité alors.

Au milieu de cette multitude de combats entre des ennemis acharnés se battant en corps, l’usage de ce temps autorisait et donnait lieu a de fréquens défis de bravoure, d’individus à individus. Un de ces duels, plus excusables que ceux entre concitoyens, eut lieu à Laval entre un seigneur de Brélignoles nommé Finot, et le chevalier anglais Arthus de Cliffton : celui-ci fut vaincu. Deux autres eurent pour théâtre les villes de la Ferté-Bernard et de Sablé, nous en parlerons à ces articles.

Différens combats, trop peu importans pour être rappelés ici, furent donnés autour de la place de Saint-Cénéric que les Anglais ne perdaient point de vue. Le comte d’Arondel, qui commandait alors dans la contrée les troupes de sa nation, entreprend un cinquième siège de cette forteresse, en 1432, et parvient à s’en emparer, après que le brave Armange, son fidèle émule de Villeblanche et une cinquantaine de leurs plus intrépides compagnons, eurent succombé sur la brèche. Ce siège fut suivi de ceux de Sillé-le-Guillaume et de Beaumont-le-Vicomte, qui réussirent également au comte d’Arondel, sans que la valeur française, si ce