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CLXXX
PRÉCIS HISTORIQUE,

Dans celle de Saint-Georges- de-la-Couée, une dame de la Guinandière, son fils âgé de onze à douze ans, deux filles, dont l’aînée n’en avait pas dix-huit, et deux servantes, sont égorgés avec des circonstances si affreuses, qu’on ne peut les retracer sans horreur ; des pourceaux sont ensuite renfermés dans l’appartement où gissent les cadavres sanglans pour les leur donner à dévorer. Faut-il ajouter à cette triste nomenclature, le meurtre d’un sieur de la Gauguière, dont l’épouse, accouchée de la veille, est tirée dans son lit de trois coups d’arquebuse ; ceux de Mathurin Chassebœuf, de sa femme et de sa fille, tués à coups de la même arme, dans la paroisse de Grèz ; et une foule d’autres assassinats, viols, pillages, tous commis avec des circonstances plus ou moins atroces, plus ou moins pénibles à raconter ?

Si la vérité exige de dire que les religionnaires étaient les premiers coupables, qu’ils avaient commis les premières violences, surtout les premières attaques contre la religion établie, les premières infractions à la tranquillité publique et par conséquent aux lois ; qu’ils ne s’épargnèrent pas les pillages d’églises, les outrages aux choses sacrées ; nous devons rappeler aussi l’observation que nous avons déjà faite, que ces outrages, ces pillages, n’étaient qu’une conséquence de leur défaut de croyance pour une foule de dogmes des catholiques, qu’ils avaient abjurés ; de leur irrévérence pour les images auxquels ils avaient cessé d’avoir de la dévotion. En leur refusant de l’indulgence, en manquant à la charité chrétienne envers eux, n’était-ce pas justifier le martyre des premiers chrétiens, brisant aussi les idoles, outrageant la religion établie, et par ces outrages, par l’exercice d’un nouveau culte, troublant la tranquillité publique et se mettant en insurrection contre les lois ? Quant à ce qui concerne la violence envers les individus, nous ne dissimulerons point les reproches dont ils furent l’objet, de la part des catholiques. « Il y a eu tel, disent les écrits de leurs adversaires, qui a fendu un prestre par le milieu, au droit