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PRÉCIS HISTORIQUE,

son domaine paternel, où il avait été conçu et avait passé une partie de sa jeunesse et qu’il affectionnait. Douze ans après, le cœur de ce prince traversait la province pour aller reposer dans ce second berceau de son enfance, après que ce grand et bon roi fut tombé sous le fer d’un fanatique assassin. Le maréchal Jean de Beaumanoir de Lavardin était dans le carrosse du prince, avec six autres seigneurs de la cour, lorsqu’il fut frappé par Ravaillac, le 14 août 1610.

Les remarques que nous avons à faire relativement aux lois, aux mœurs, aux usages de la nation et aux progrès des lumières, pendant cette troisième période de la quatrième époque, ne sont ni moins nombreuses, ni moins intéressantes que celles des divisions précédentes : nous allons cependant et autant que possible, tâcher de les abréger.

La pairie, devenue l’un des pouvoirs constitutionnels de la France, depuis sa régénération politique, mérite de fixer notre attention. Son premier âge en France, est celui où cette dignité, dont on ne connaît pas parfaitement l'origine, qui existait déjà sous Hugues Capet, vers 992[1], était dans sa plus grande splendeur sous Philippe-Auguste, n’appartenait alors qu’aux grands vassaux de la couronne : cette première pairie se trouvait entièrement éteinte vers 1453, par la réunion successive au domaine royal, d’où elles étaient sorties, des provinces de Normandie et de Guyenne, sous Charles VII ; du comté de Toulouse, sous S.-Louis ; de la Champagne, sous Philippe-le-Bel ; sans compter le duché de Bourgogne, entré dans la maison de France, depuis le règne du roi Robert ; et celui de Flandres, réuni à la seconde maison de Bourgogne, par le mariage de Philippe-le-Hardi avec l’héritière de ce comté, en 1369. La seconde pairie est celle qui fut conférée aux princes du sang, par lettres-pa-

  1. Les romanciers la font remonter jusqu’au commencement du 9.e siècle, mais nous ne devons nous attacher qu’au récit des historiens, qui d’ailleurs n’excluent pas une plus haute antiquité.