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IX
SECONDE ÉPOQUE.

Le nom de Subdunum est latin et gaulois en même tems. Il ne pouvait appartenir à la position actuelle de la ville du Mans, qui était placée sur la montagne et non pas au-dessous ; mais il convenait assez à celle d’Alonnes, que quelques savans croient avoir été la première ville capitale des Cénomans : son nom, d’origine celtique, indique bien sa véritable situation. On peut donc supposer, malgré les opinions contraires, que le lieu où se trouve Alonnes, était ce que M. Dulaure, dans sa savante dissertation sur les lieux d’habitation des Gaulois, appelle un Oppidum, la forteresse de la cité des Cénomans ; car, par cité, il prouve qu’on doit entendre une peuplade, une région soumise aux mêmes chefs et aux mêmes loix, dont les différens pagus sont autant de cantons.

Ce que Ton a découvert à Alonnes, et ce qui nous reste des antiquités de ce lieu, est l’ouvrage des Romains, et annonce qu’ils s’y établirent lorsqu’ils commencèrent à mettre des garnisons dans le pays. Il est raisonnable de croire que la ville du Mans fut fondée postérieurement, quoiqu’on ne puisse assigner l’époque de cette fondation : la destruction de plusieurs de ses anciens édifices ayant fait connaître qu’ils avaient été construits, comme on en trouve beaucoup d’autres exemples en France, avec les débris de ceux d’Alonnes, la première habitation des Cénomans.

Existe-t-il, dans ce pays, quelqu’autre ville contemporaine de cette première cité ? Cette question est difficile à résoudre, et voici ce que nous croyons devoir répondre à ce sujet. Les Gaulois, ainsi que l’a prouvé M. Dulaure, n’avaient point de villes proprement dites. Un Oppidum ou forteresse, leur servait à mettre leurs personnes et leurs provisions en sûreté, lorsqu’ils craignaient d’être attaqués. Du reste, leurs cabanes, œdificia, étaient éparses, et, comme le dit César, « situées dans les bois, ainsi que le sont presque « toutes celles des Gaulois, qui, pour se garantir des ardeurs