Page:Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, Tome I - Julien Remy Pesche.djvu/34

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PRÉCIS HISTORIQUE,

» du soleil, les bâtissent dans le voisinage des rivières et des » forêts. » La réunion d’un certain nombre de ces demeures éparses, dans un espace déterminé, formait un vicus, ou village ; un pagus était un canton composé d’un certain nombre de vicus ; et civitas, indiquait un peuple entier, son territoire, son gouvernement, une nation, enfin, quelle qu’elle fût.

Ainsi, en admettant, ce qui est presque une vérité démontrée pour nous, que l’emplacement où fut construit Alonnes était celui où se trouvait établi le chef-lieu de la cité des Cénomans, toujours est-il qu’il ne nous reste aucune autre trace certaine d’agglomération d’habitans, dans toute la contrée du Haut-Maine, qui représente, à peu près, le territoire des Aulerces Cénomans, à l’époque dont nous parlons ; si ce n’est quelques noms, comme ceux de Belinois, de Sonnois, de Champagne, de Fertois, etc., qui annoncent l’existence ancienne d’autant de pagus, de cantons différens. Les voies romaines, les stations, stativa ; les mansions, mansiones ; dont il nous reste des traces assez nombreuses, sont postérieures à cette époque, et l’ouvrage des Romains et des Gaulois subjugués.

Nous traiterons plus loin de la religion, des monumens, des mœurs, des usages et de la langue des Celtes-Gaulois ; nous comparerons ce qui nous reste avec ce qui existait jadis : nous avons lieu de croire que cette partie de nos études présentera quelque intérêt.

Qu’il nous suffise de dire ici que notre pays renferme des monumens nombreux de tous les genres, qui attestent l’existence des Celtes dans la contrée. Tels sont les peulvans, ou, pierres de bout ; dolmens, ou pierres couvertes ; tumuli, ou tombelles, mottes, etc. Ces monumens ne sont pas les seuls qui témoignent du culte que les Gaulois rendaient à Esus, à l’Eternel ; il nous en reste aussi de celui des arbres et des fontaines, etc., etc. ; de même que nous trouverons des