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CCCXV
CINQUIÈME ÉPOQUE.

la proposition de prendre cette route en eût été faîte et agitée dans le conseil, lors de leur passage à Mayenne.

Le 22 novembre 1793, les Vendéens rentrent dans cette dernière ville où se trouvait une garnison républicaine, composée d’une compagnie de Hussards, du bataillon de réquisitionnaires de la Ferté-Bernard (Sarthe), avec deux pièces de canon, servis par des réquisitionnaires de Chartres bien exercés et habillés. Ce détachement sortait par une porte de la ville, tandis que l’armée royaliste entrait par l’autre ; et l’adjudant-général Lacroix, qui le commandait, lui fit prendre le chemin du Mans par Bais et Sillé-le-Guillaume, chemin hérissé de rochers ou couvert de bois, impraticable à une armée, et qui eût pu devenir le tombeau des Vendéens s’ils se fussent déterminés à le franchir, comme ils en eurent un moment l’intention.

Ils donnèrent néanmoins la préférence à la route de Laval, et se dirigèrent sur cette ville où se trouvait une garnison républicaine de deux mille hommes, commandée par Danican, qui l’abandonna à leur approche. De là ils se portèrent le 27, sur Sablé et sur la Flèche et, enfin, arrivèrent à Angers. « Nos gens, dit M.Me  de la Rochejaquelein, qui, depuis Granville ne parlaient que de prendre Angers, où ils entreraient quand même les murailles seraient de fer, afin de repasser la Loire et de retourner dans leur pays ; qui s’attendaient à combattre corps à corps, et qui n’avaient jamais su attaquer la moindre fortification ; se découragèrent dès qu’ils virent la bonne contenance des bleus, dont les batteries étaient fort bien placées, et qui se bornèrent à se défendre sans tenter une seule sortie. » Après trente heures de combat, il fallut renoncer à s’emparer de cette ville sans savoir quel parti prendre et sur quel point se diriger. On parla d’aller à Saumur et à Tours et de marcher de là sur Paris : c’était l’avis du prince de Talmont, qui assurait que les royalistes de l’intérieur se réuniraient à eux