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XI
SECONDE ÉPOQUE.

traces de celui qu’ils adoptèrent plus tard, à l’instigation de leurs vainqueurs.

Rome, après avoir vaincu, chassé de l’Italie, ou soumis à ses loix, les plus turbulcns des descendans de Bellovèse et d’Elitovius, tourna ses regards vers les Gaules, et profita de la première occasion qui s’offrit d’y faire pénétrer ses armées.

Voici le tableau que fait un historien distingué, M. de Ségur, de l’état des sciences et des arts dans la Gaule, sous le consulat de Sextius, le fondateur de la ville d’Aix : « Le tems, dit-il, avait opéré d’assez grands changemens dans les mœurs de la nation gauloise. Respectée au dehors, et à l’abri des attaques de l’étranger par la terreur qu’inspirait son nom, ce repos extérieur amollit peu à peu l’âpreté de son courage : la civilisation y fit des progrès ; déjà on voyait dans la Gaule des cités bâties, des remparts élevés, quelques temples érigés : les Gaulois connaissaient l’usage des monnaies, construisaient des vaisseaux. On vantait l’habileté de leurs charpentiers, de leurs menuisiers : quelques manufactures fabriquaient des tissus grossiers ; l’art de travailler les métaux ne leur était pas étranger ; la charrue rendait fertile une immense quantité de plaines autrefois couvertes de bois : le commerce avait ramené la richesse, et la richesse fait disparaître l’égalité. » Il se peut que ce tableau flatteur convînt déjà aux Gaulois du midi, et peut-être à ceux de l’orient. Un climat plus doux, l’exemple des Marseillais et celui des Romains, dont la civilisation, à cette époque, brillait presque de tout son éclat, devaient adoucir leurs mœurs et les disposer à la culture des arts ; mais il est peu croyable que la civilisation eut fait de semblables progrès chez les peuples de l’ouest, chez ces farouches Armoricains, dont le territoire froid et aqueux était encore couvert de forêts ; dont une grande partie ne connaissait pour toute culture que l’art d’élever des bestiaux ;