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CCCXVIII
PRÉCIS HISTORIQUE,

par la lettre de ses instructions, qu’il ne doive s’occuper de l’état fâcheux du pays, avait dirigé sur la Flèche tout ce dont il pût disposer de troupes, tant en gardes nationaux de la ville du Mans, que réquisitionnaires de l’Orne, et un bataillon dit de Valenciennes, le tout formant un corps de plus de 1500 hommes, sous les ordres de Chaplain-Durocher, commandant alors la garde nationale du Mans : celle de la Flèche, forcée à la retraite, se réunit à ce corps, qui prit position à Clermont-Gallerande, avec une batterie de canons. Cette circonstance donna lieu au prince de Talmont de faire prévaloir l’avis qu’il avait déjà mis en avant, de marcher sur la capitale. L’armée vendéenne se porta sur Clermont le 10 décembre, en chassa les bleus, et continua sa route vers le Mans.

A la nouvelle de son approche, apportée par les fugitifs de Clermont, il fallut songer à se mettre en défense. Un décret de la Convention ordonnait que « toute ville qui ne se défendrait pas serait déclarée rébelle et rasée. » Garnier de Saintes et le général Chabot font des dispositions qu’ils jugent eux-mêmes insuffisantes. On établit une redoute armée de quatre pièces de canon, à l’entrée de la route de la Flèche ; une seconde, avec toute l’artillerie de la ville, à l’entrée du pont du village de Pontlieue : cette redoute et la chaussée sont garnies de chevaux de frise, de chausse-trapes, de planches percées de clous, etc. ; un canon masqué est placé en deçà du pont sur la levée de la Mission ; deux arches de l’ancien pont de Pontlieue sont coupées ; des abattis d’arbres et quelques ouvrages de terrasserie sont faits à l’Epau, dont la garde est confiée à une compagnie de Vétérans ; enfin, le 9 décembre au soir, on place un détachement au Gué-de-Maulny, composé de plusieurs compagnies du bataillon de réquisitionnaires du district de la Ferté, d’environ vingt-cinq hussards, avec deux canons[1]. Les royalistes

  1. P. Renouard, et plusieurs autres écrivains, placent à tort au