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CCCXIX
CINQUIÈME ÉPOQUE.

attaquent et enlèvent sans beaucoup de résistance, le poste avancé placé sur la route de la Flèche ; marchent au pas le charge sur le principal corps qui défend Pontlieue. M. Desmares, commandant l’artillerie de la ville, fait tirer sur eux un coup de canon à mitraille, auquel ils ripostent par un feu supérieur : le cheval de ce brave citoyen est tué sous lui par un boulet. Voyant l’impossibilité d’une plus longue résistance, il cherche à sauver son artillerie et en vient à bout, à l’exception d’une pièce qui, restée dans le retranchement, tombe entre les mains de l’ennemi. Bientôt la retraite est une déroute, les réquisitionnaires, qui faisaient le principal nombre de cette petite armée, mal armés, ou plutôt sans autres armes que des piques, pour le plus grand nombre, se replient de la première redoute aussitôt qu’ils sont attaqués par les Vendéens : arrivés au pont de Pontlieue, les hussards qui forment la cavalerie républicaine, les accueillent à coups de sabre pour les faire tenir ; ces malheureux jeunes gens se précipitent dans la rivière, plutôt que d’essayer une résistance qu’ils croyent inutiles. Le canon masqué, chargé à mitraille, auquel un canonnier du Mans, nommé Renvoizé met le feu, arrête un instant la poursuite des Vendéens, et facilite la retraite des patriotes ; le poste du Gué-de-Maulny, informé de ce qui se passe à sa gauche, opère sa retraite par le chemin du Greffier et la rue de l’Hô-

    Gué-de-Maulny, le bataillon de Valenciennes : c’eût été mettre à un poste où elles pouvaient être inutiles, des troupes aguerries, bien plus précieuses ailleurs. J’étais à ce poste : je n’oserais affirmer qu’il ne s’y trouvât pas une compagnie de ce bataillon ; mais je suis bien certain qu’il n’y était pas en plus grand nombre, et que les 1. re et 3.e compagnies de celui de la Ferté, peut-être aussi la 2.e, s’y trouvaient. Les deux pièces de canon étaient sur la plate-forme de l’ancien château, où je ne crois pas qu’il y eût de retranchement, comme on le dit dans une relation manuscrite que j’ai sous les yeux. Il ne se présenta pas un seul vendéen de ce côté, éloigné du point d’attaque de Pontlieue, de 2 kilomètres environ.