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PRÉCIS HISTORIQUE,

évangéliques se multiplier et s’étendre sans danger pour les sectateurs du Christ : aussi, presque partout, la religion nouvelle chassa les faux dieux de leurs temples, et détruisit jusque dans les forêts, le culte sauvage des Druides, non pourtant sans en laisser quelques traces, encore apparentes de nos jours.

Le faux zèle des légendaires et des chrétiens peu éclairés, fait remonter jusqu’au premier siècle du christianisme la mission apostolique de Saint Julien chez les Cénomans : ils veulent qu’il ait été envoyé dans cette contrée par le pape Saint Clément, qui avait été disciple de Saint Pierre, et qu’à son arrivée au Mans, il ait converti par ses miracles et ses leçons, le gouverneur de celte ville et de la province pour les Romains, qu’ils nomment Defensor, et qui, disent-ils, recul le baptême, ainsi que sa femme, et devint ensuite évêque d’Angers. Celle opinion trouve peu de défenseurs aujourd’hui ; et l’on s’accorde à rapporter au troisième siècle l’apostolat de S. Julien dans le Maine, où il fut envoyé par S. Gatien, archevêque de Tours, et où il fit une abondante moisson.

Les travaux évangéliques de S. Julien, et de ses premiers successeurs, sont couverts d’ailleurs d’une épaisse obscurité : aucun monument authentique ne constate d’une manière précise et certaine l’époque de leur vie et celle de leur mort. S. Liboire, que l’on désigne ordinairement comme le premier évêque du Mans, et dont l’on fixe l’épiscopat de 337 à 379, paraît en être réellement le premier. Les légendes de S. Julien, de S. Pavace et de S. Thuribe, que l’on place successivement sur ce siège épiscopal, avant S. Liboire ; celle d’un S. Démétrius, que l’on fait voyager dans le Maine, et qu’on dit écrite par Clodomir, roi d’Orléans, qui ne fut probablement point auteur ; toutes ces légendes sont remplies de miracles, nécessaires alors, et qui sont dans l’esprit des écrivains du tems ; miracles d’ailleurs que nous ne pré-