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ASNIÈRES.

que cette seigneurie devait être partagée, ou du moins qu’elle avait dû être attachée autrefois à la Cour d’Asnières, puisque le mot Cour exprimait anciennement le manoir féodal, le lieu où tenait la juridiction du seigneur.

Lisandre d’Asnièrès souscrivit la donation faite par Gui d’Avoise du prieuré d’Auvers-le-Hamon, vers le commencement du 11.e siècle. Voir auvers-le-hamon.

On trouve dans un titre de 1078, du 1.er jour des ides de mars, un Normand d’Asnières, Normannus de Asinariis, qui y est dénommé comme témoin. Il l’est également dans un accord entre les moines de Marmoutiers et ceux de la Couture du Mans. Le nom de ce personnage, nous semble indiquer un Saxon ou un Normand fixé dans le pays.

« Vers l’an 1140, Damase, seigneur d’Asnières, éprouva une punition terrible de la part de Dieu, pour avoir méprisé les avis de Hugues de S.-Calais, évêque du Mans. » C’est l’histoire de la Belle-Fille, qui se trouve à l’article athenay.

L’évêque Geoffroi de Laval, qui siégea au Mans, de 1231 à 1234, arrangea à l’amiable un différend survenu entre les chanoines de son église, et Lisiard, seigneur de Poillé, pour la féodalité d’une métairie dépendante d’Asnières. Le procès devait se terminer, ainsi qu’il était d’usage alors, par un duel, si Geoffroi n’eût obligé les parties à s’en rapporter à la décision d’arbitres. Il eût été curieux de voir qui aurait été le champion des chanoines, et si ç’aurait été l’un d’eux : mais l’on sait, au surplus, que, dans ces cas, ils en avaient à gage, qui se faisaient un grand honneur de ces sortes de commissions, ou qu’à défaut, leurs vassaux étaient obligés d’y suppléer.

hist. civ. En 1795, peu de jours après l’installation d’une nouvelle municipalité, nommée en vertu de la constitution de l’an III, tous les individus qui la composaient, le conseil compris, furent saisis par les chouans, moins deux qui s’échappèrent, et fusillés au pied de l’arbre de la liberté.

Il ne subsiste plus rien de la donation faite en 1473, d’une maison, avec jardin et closerie, produisant 3 à 400 liv., que fit Jean Brisard, chanoine de la cathédrale du Mans, pour un prêtre chargé de faire l’école aux enfans de la paroisse d’Asnièrès. La commune possède 250 fr., produit de rentes sur l’état et du fermage de deux portions de landes, qui sont annuellement à la disposition du bureau de charité.

antiq. Outre l’église, dont la construction me paraît être du 12.e ou du 13.e siècle, et postérieure à celle de la tour, on remarque dans le bourg, la maison dite la Cour d’Asnières, ancien manoir féodal ; appartenant jadis à la famille