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XXXIII
SECONDE ÉPOQUE.

satisfaisant. Les sciences y étaient cultivées dans trois cents villes florissantes, où se faisait remarquer tout le luxe d’une noblesse opulente, d’un patriciat orgueilleux et d’un clergé puissant ; un commerce actif l’enrichissait ; les revenus de l’empire, bornés à quelques fonds de terre, réservés lors de la conquête, à un faible impôt sur les propriétés particulières, à de légers droits de péage et de douane, enfin, à une dîme modérée sur les tributaires et les tenanciers, ne grevaient ni l’agriculture, ni le commerce, ni l’industrie. Les intérêts locaux étaient garantis par le sénat de chaque cité ; une assemblée générale des députés de la Gaule, qui siégeait à Trêves ordinairement, et qu’Honorius transporta à Arles, quand l’invasion des barbares ne permit plus de la tenir dans cette première ville, délibérait sur les intérêts généraux, et suc les plaintes ou demandes qu’il y avait lieu d’adresser à l’empereur. Tandis que les légions veillaient à la sûreté des Gaules, et que plus de soixante forteresses en défendaient l’entrée aux étrangers, les campagnes retentissaient des chants des laboureurs, et les villes, déshabituées des combats, se livraient avec sécurité aux jeux du cirque, aux courses des chars et aux plaisirs du théâtre, le plus noble des délassemens.

Tel était, assure-t-on, le tableau satisfaisant, maïs probablement flatté, que présentaient les Gaules à l’époque où les fils de Théodose, Honorius et Arcadius, montèrent sur le trône, au moment où la chute de l’empire romain était près de s’accomplir. Déjà les évêques étaient, bien plus que les officiers de l’empire, considérés comme les chefs, les protecteurs des cités, et leur pouvoir était supérieur à celui des magistrats, parce qu’ils gouvernaient les consciences, et que c’était la seule digue que la fureur des barbares parût quelquefois respecter.

Stilicon, gendre de Théodose et général de l’armée romaine, ayant fait évacuer les forteresses du Rhin, qu’oc-