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BONNÉTABLE.

Grand-Turc ; d’un ancien château dans l’emplacement actuel de la maison Nadot ; de la chapelle S.-Nicolas, servant de paroisse, qui est aujourd’hui la mairie ; le tout enceint d’une chemise ou muraille n’ayant que deux portes ou issues : c’était Malestable, tournebride de la forêt de Clossay, laquelle s’étendait alors jusques sur le territoire de Terrehaut et de Courcival. Des seigneurs de la maison de Nemours, étant venus chasser dans cette forêt, s’arrêtèrent à l’auberge de ce lieu, s’y trouvèrent bien hébergés et dirent qu’il fallait changer son nom en celui de Bonnestable, ce qui a eu lieu en effet.

L’autre partie, nommée faubourg Saint-Etienne, se compose d’une rue que suit également la grande route, de l’église paroissiale, du château, du collège et de différentes petites rues, formant un groupe de maisons équivalant à-peu-près à un tiers de la ville. Ce quartier, qui fut un monastère dans l’origine, s’appelait autrefois Mellerets ou Melleray. — L’église avec un clocher en flèche, n’avait rien de remarquable dans sa construction ; en voulant l’accroître et la reparer, les anciens murs se sont détériorés, ce qui oblige de la reconstruire en entier, moins la tour. On y a découvert dans un caveau, un cercueil en plomb, qu’on croit être celui de Marie d’Orléans, princesse souveraine de Neufchâtel et Valengin, etc., veuve du prince Henri de Savoie duc de Nemours, morte en 1707 et qu’on croit avoir été inhumée dans cette église. C’est de cette dame que M. Le duc de Luynes avait hérité de la terre de Bonnétable. L’ancien cimetière entoure l’église de trois côtés, et sert à inhumer les habitans de cette partie de la ville, et de la campagne qui l’environne ; on y remarque plusieurs tombes en marbre. Un autre cimetière, clos de murs, situé en dehors de la ville, au N., dans lequel était une chapelle dédiée à S.-Roch, est destiné à l’inhumation du surplus de la population. — Le château, construit par Jean d’Harcourt, en 1479, est situé dans un terrain bas. Anne de Montafié, veuve de Charles de Bourbon-Soissons, fit édifier une partie de l’aîle méridionale, dans la première moitié du 17.e siècle. Ce château, de construction fort lourde, n’ayant qu’un étage, est flanqué de six tours rondes, quatre sur le devant et deux sur le derrière, avec crénaux, mâchicoulis, coulisse pour la herse, etc. Ses murs extérieurs ont 2 mètres 1/3 d’épaisseur. Le portail de la cour d’entrée, à pilastres vermiculés, et les murs de façade viennent de faire place à une claire-voie. On voit dans une des salles de ce château, remarquable par les sculptures en bois de son plancher, plusieurs portraits des anciens seigneurs de