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LXXIII
TROISIÈME ÉPOQUE.

au parti du roi Eudes, que pour les punir de cet attachement, qu’il traitait de rébellion, il exerça contre eux toutes sortes de rigueurs, jusqu’à ce que Robert, fils d’Eudes, vint l’assiéger, en 898, et le forçât à capituler. Mais Eudes ayant été tué dans un combat, Gauzelin, à qui Robert avait donné le Maine à gouverner, fut obligé de se retirer. Alors Roger s’empara de nouveau du pouvoir, au nom de Charle-le-Simple, recommença à maltraiter les habitans, chassa l’évêque Gontier et ses chanoines de la ville du Mans, et se saisit du domaine de l’Eglise en entier.

905. — De nouvelles bandes de Normands pénétrent comme les premières, par la Loire qu’elles remontent, s’avancent de nouveau jusque dans le Maine, dans les premières années du 10.e siècle, et viennent encore une fois désoler le Mans. Mais une invasion plus considérable de ces hommes du Nord, fut celle de Rollon, Rolf ou Rou, prince de Norwège,[1] qui, après avoir fait une descente en Angleterre, remonta la Seine vers 892, s’empara de Rouen, marcha sur Paris, et força Charles-le-Simple à lui donner sa fille en mariage, et à lui céder une partie de ses états. La France fut inondée de sang sous ces dévastateurs : rien ne demoura, et tuoient hommes, femmes et petits enfans. Cependant, lorsque Rollon fut devenu possesseur, par le traité de Saint-Clair-sur-Epte, en 912, d’une partie de la Neustrie, qu’on nomma alors le duché de Normandie, ou duché des hommes du Nord, l’ordre se rétablit, et de chef de brigands, sanguinaire et dévastateur, Rollon devint un prince sage, juste, puissant et législateur. « Plusieurs places dans l’Anjou et le Maine, dit Morand, dont les Normands s’étaient emparés, leur furent

  1. On n’a fait aucune distinction, jusqu’ici, dans notre histoire du Maine, entre les Saxons et les Normands, et on y confond tous les hommes du Nord, sous la seconde de ces dénominations. Nous traiterons cet objet avec quelque détail, à l’article Saosnois.