Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, I.djvu/24

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NOTES


NOTE 1.


Les trois notes qui accompagnent l’écrit de Meister et qui sont extraites du manuscrit de Mme  de Vandeul ne le sont pas toutes textuellement. Le premier paragraphe résume en vingt lignes le fait de l’emprisonnement de Diderot à Vincennes en 1749. Le second est la copie de l’anecdote sur M. de Malesherbes. Les suivants sont une sorte de centon de phrases identiques à celles du manuscrit, mais modifiées en ce sens que Meister écrit Diderot là où Mme  de Vandeul a écrit, mon père, qu’il saute par-dessus les détails du voyage en Russie et supprime l’expression des sentiments personnels à la fille du philosophe. Il ne nous a pas paru utile de reproduire cet extrait d’un écrit qu’on va lire tout au long. Nous préférons compléter celui de Meister, en y ajoutant les quelques retouches au premier portrait qu’il plaça dans un Éloge de Lavater, écrit en 1801 :

« J’osai jeter, dit-il, sur la tombe du philosophe Diderot quelques fleurs que l’envie n’a point encore fanées ; qu’il me soit aussi permis d’offrir un léger hommage à la mémoire chérie d’un de mes plus dignes concitoyens, de mon respectable ami Lavater. Quelque diverses qu’aient été leurs opinions sur le premier objet de toutes nos pensées, il y eut entre ces deux hommes célèbres plus d’un rapport remarquable. Le plus sensible, celui qui me fit trouver tant de charmes dans mes liaisons avec l’un et avec l’autre, c’est le caractère d’enthousiasme et de bonté qui distinguait également leur âme et leur génie ; tous deux ont beaucoup écrit et tous deux eurent des talents très supérieurs à leurs ouvrages ; tous deux eurent dans leur genre une éloquence entraînante, originale, et surent se créer une langue analogue au caractère de leur imagination ; tous deux furent dominés par leur imagination ; tous deux, sans peut-être s’en douter eux-mêmes, eurent le besoin de faire secte, et les qualités les plus propres pour y réussir ; tous deux avaient reçu de la nature l’avantage d’un extérieur plein de noblesse et d’intérêt ; si l’un avait la plus belle tête de philosophe, celle de l’autre eût pu servir de modèle à la figure d’un apôtre. »